LUNE
1)L’exposition des livres à la lumière de la lune doit être évitée car elle est encore pire,pour ceux-ci, que l’exposition à la lumière du soleil et provoque,surtout pour la couleur rouge, un rapide pâlissement des parties exposées (souvent les dos*....)
Il n’existe pas de mot spécifique pour désigner cette décoloration et l’on emploie le mot “ insolé * “ (sans doute parce qu’il est impossible de déterminer les parts respectives de responsabilité de la lune et du soleil ...)...
S’il fallait en trouver un,les termes semblant corrects seraient peut-être « Illuné « et « Illunation « qui, bien que quasi inusités ,existent bel et bien puisqu’on les rencontre dans « Les revendications « de Henri Pichette (1958) et aussi dans le poème de Rimbaud « Les poètes de sept ans « (1871) : »Quand , lavé des odeurs du jour le jardinet derrière la maison s’illunait… »
2)Le cycle de la lune figure dans tous les calendriers* et almanachs * et certains ouvrages dits « Lunaires * « lui ont été entièrement consacrés .
2)Il est arrivé que certaines œuvres publiées par livraisons * prennent la lunaison comme base de périodicité : ce fut , par exemple , le cas de « Lunes parisiennes « qui , vers 1820, éditait un numéro à chaque phase de la lune .
3)À la lune est attachée une symbolique très complexe dont l’étude détaillée n’a pas sa place ici : elle est souvent représentée dans les décors d’enluminure*, ex*-libris,reliure* et blason * et ses figurations adoptent souvent les codes de l’héraldique :croissant montant, renversé, couché,tourné - 2 ou 3 croissants accolés en opposition , en cœur,appointés,entrelacés en paire – Demi-lune – Pleine lune –Lune nuagée – lune avec figure humaine, lune dominant des animaux etc ..etc
La lune a , bien sûr , figuré dans de très nombreuses armoiries de « livres aux armes « : l’armorial du bibliophile de 1873 en recense un avec une demi-lune ,un avec une lune pleine ,49 avec un croissant,6 avec deux croissants ,25 avec trois croissants ,3 avec quatre croissants et 1 avec cinq croissants …
Ces diverses représentations sortant du cadre de cet ouvrage on pourra pour plus de détails se reporter au « Dictionnaire d’héraldique « de Jean-Paul Fernon (Ed. Héligoland 2011-ISBN : 978-2-914874-90-8 )
4)De nombreuses œuvres littéraire font allusion à la position ou à la phase de la lune…lorsque la scène est datée quelques esprits curieux ont vérifié si la description était plausible et Paul Couderc montre dans son livre « Le calendrier « que n’est pas toujours le cas :
Si Victor Hugo décrit avec exactitude la pleine lune sur Waterloo le 18 Juin 1815 , Chateaubriand se trompe dans l’achèvement de ses » Mémoires d’outre-tombe »(mais un doute subsiste quand à une possible coquille dans la date ..)de même qu’ Alphonse Daudet qui dans « les contes du Lundi « fait se lever la lune de nuit le 29 Janvier 1871 alors qu’à cette date elle se levait à midi ….mais ces recherches pointilleuses ne présentent guère d'intérêt en regard de la qualité des textes et Titivillus , après avoir pensé à une qualification plus triviale que par décence il a renonçé à transcrire , considère que cette démarche revient à " Chercher des poux dans la barbe du prophète "
Mais