Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 décembre 2021 7 19 /12 /décembre /2021 09:26

                    En ce Dimanche , Titivillus ,ne vous livrera qu'un seul article , car atteint  de l'étrange langueur décrite ci-dessous , il va se livrer avec délices au farniente !

OBLOMOVISME                                                                         

              Par référence à Oblomov, héros  du roman russe de Ivan Gontcharov ( 1859), on qualifie d’oblomovisme la tendance à l’attentisme,à l’apathie, le manque d’initiative ,la langueur, la faiblesse, la procrastination .et la fuite devant les responsabilités.

On peut rencontrer le terme russe « Oblomovchtchina «  et le terme français «  Oblomoverie « qui est un peu plus péjoratif qu’ «  Oblomovisme «   

 

 « Pourtant,il n’était pas plus sot qu’un autre,et il avait une âme pure,limpide ;un être noble,tendre,et il s’est perdu ! »…

« La raison, la raison …L’ Oblomovchtchina dit Stolz « .

         Le terme a parfois été appliqué  de façon péjorative à certaines œuvres ou à certains écrivains jugés passifs, procrastinateurs , résignés  ,statiques et pour qui  , comme pour Oblomov la robe de chambre et les pantoufles «   longues et larges « et dans lesquelles «  lorsqu’il descendait de son lit ,sans même regarder , ses pieds  y glissaient tout seuls «  sont des attributs essentiels  et ont toujours le dernier mot .

 

               Un certain nombre de héros de roman ont ainsi donné leur nom aux personnes présentant les mêmes travers qu’eux , le Bovarisme pour Madame Bovary* ou le «  Donquichottisme * «  (Voir à ce mot ) par exemple …

 

 

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2021 6 18 /12 /décembre /2021 10:45

CUISINE                                       

                                     1)Les” Livres de cuisine” traitent de l’art culinaire et peuvent être:

                                     -Anciennement:livre ou étaient notées toutes les dépenses en relation avec l’alimentation.

                                     -Livre ou sont notées des recettes de cuisine:ces livres sont recherchés par les amateurs...aucun n’est antérieur au XIII° siècle et l’un des plus anciens connus est le “De re coquinaria “ faussement attribué à Apicius , réputé dater  du I° siècle mais sans doute né vers 1498 …. complété par quelques œuvres littéraires telles que les “ Propos de table “ de Plutarque et les “ Deipnosophisites “ d’Athénée , suivis , bien plus tard , par le  “ Viandier “ attribué à Guillaume Tirel dit “ Taillevent “ (maître queux de Philippe VI,CharlesV et Charles VI ) qui s’était sans doute très fortement inspiré d’un manuscrit de Pierre Plenusamorios datant du XIII° siècle , et qui,après sa première impression,   a fait l’objet de vingt-cinq rééditions jusqu’en 1615 avant d’être publié,en 1892, en français moderne par Jérome Pichon et Georges Vicaire qui firent la synthèse des deux manuscrits des bibliothèques nationale et Mazarine (dont aucun ne donne ni temps de cuisson , ni proportions ...)

                                     On peut citer aussi,parmi les plus anciens ,le “ Tractatus de modo, preparandi et condiendi omnia ciberia “, le “ Liber de coquina “, le “ Mesnagier de Paris “  ,”Liure de cuysine très utile et proufitable contenant en soyla manière d’habiller toute viande  “ de Pierre Sergent ( 1540) ”La fleur de toute cuisine  “ de Pierre Pidoux ( 1543) , “ Le viandier  “ de Taboureau (1570) ou“ Le cuisinier français “ de La Varenne paru en 1651 ., »L’école parfaite des officiers de bouche «  anonyme (1680) ”L’escole parfaite des officiers de bouche “ de Jean Ribou (1682),”Le Cuisinier roïal et bourgeois “de Massialot ( 1691),”Le cuisinier moderne  “ de Vincent Chapelle ( 1735)comprenant un planche dépliante de 120 x 28 cms , “Le cannaméliste français “ de Gilliers ( 1751),”La cuisine bougeoise  “ de Menon ( 1746) qui  eût  plus de 90 éditions de 1746 à 1866 et suscita nombre de contrefaçons .... etc ...                      

                                     La bibliographie du genre recense plus de 150 manuscrits anciens datant des XIV° & XV° siècles : établis pour l’usage de professionnels , ils sont , en général peu précis,voire muets ,  sur les temps de cuisson et sur les ingrédients  et concernent l’alimentation des élites , la cuisine des couches populaires ayant donné lieu à très peu de publications  mis à part quelques ouvrages simples de la “ bibliothèque bleue  *  “

                                     Ces livres furent parfois illustrés de planches représentant les mets ou des agapes jusqu’au XVIII° siècle puis les dessins devinrent plus précis en détaillant les diverses phases de la confection des plats .

                                     Viennent ensuite les “ Traités de confiture “ dont le plus connu est sans doute celui de Nostradamus  puis au XVII° les traités concernant l’art de la découpe des viandes et les bonnes manières à table (on peut remarquer que le papyrus “ Prisse “,le plus vieux* connu, traite en partie de savoir-vivre et des manières à table ...)

                                     À partir du XVIII° il a existé des traités spécialisés dans la cuisine d’un mets : pomme de terre, riz, etc .....ou dans certaines cuisines atypiques comme , par exemple , la cuisine des temps de guerre ou de restrictions ;le traité de Caillat “ 150 manières d’accommoder les sardines  “ (1898) est de ceux-là.

                                     Les éditions modernes de livres culinaires sont innombrables et certaines comme la “Physiologie du goût  “ de Brillat Savarin (1825),qui est le seul livre culinaire classé dans la catégorie «  Littérature «  sont devenues de véritables Best*-sellers.

              Il existe aussi des catégories particulières de livres culinaires destinés:

                                     -Aux enfants : le “ Roti* cochon “ en est un sous-genre très particulier

                                     -Les livres de cuisine militaire tenant compte des conditions précaires des armées en campagne .

                                     - Les livres de cuisine indigène ,coloniale ou ,plus simplement régionale  etc ...etc ...

                                     -Les livres consacrés à un domanre particulier : patisserie, boulangerie, charcuterie etc …

                                     Il est à noter que certains personnages célèbres n’ont pas dédaigné le genre comme ,par exemple :       

                                     - Alexandre Dumas avec son “ Grand dictionnaire de cuisine “rêvé dès 1858 , rédigé en 1869 ,paru à titre posthume chez Lemerre en 1873 après révision par le cuisinier D.J. Vuillemot et mise en forme par Anatole France (1200 pages & 3000 recettes ) ) et réédité en 1965 par Tchou puis, de façon somptueuse, en 2000 par  Phébus  qui , plusqu’un livre de cuisine est un vrai “ Roman, culinaire “comportant recettes , anecdotes,souvenirs de chasse et de voyages,préceptes, règles de vie et d’hygiène,ironies,plaisanteries,étymologies  etc ...etc...et à propos duquel il déclarait en 1858 dans une «  Causerie macaronique «  « Il n’est pas ,chers lecteurs , que vous ne sachiez  que j’ai des prétentions à la littérature,mais qu’elles ne sont rien  auprès de mes prétentions à la cuisine . J’ai ,de par le monde , deux ou trois grands cuisiniers de mes amis  que je me ménage pour collaborateurs d’un grand ouvrage sur la cuisine lequel sera l’oreillier de ma vieillesse « 

 

             

  

   

Il faut noter qu’il avait eu un prédecesseur  en 1836 sous la forme du «  Dictionnaire de cuisine et d’économie ménagère «  de M. Burnet ….

                                     -Balzac qui  édita lorsqu’il était imprimeur “Le gastronome français “ou l’art de bien vivre par les anciens auteurs du journal des gourmands “ de Charles Béchet. (1828)

                                     -Salvador Dali  avec “Les diners de gala “  (1973)

                                     -Christian Dior avec “ La cuisine cousue main  “   (1972)        etc ...

                                     Certains puristes considèrent  cependant que la date de 1956 est une date charnière au delà de laquelle tous les livres de cuisine édités sont sans valeur car influencés par la “Nouvelle cuisine” !

                                     Françis Bacon employant un langage culinaire disait des livres que” Certains doivent être goûtés,d’autres avalés,quelques rares mâchés et digérés.....”

                                     Les livres traitant de diététique * (Voir à ce mot )  sont souvent classés dans la catégorie des livres de cuisine .

 

                                     Une catégorie particulière est constituée par les cartes* postales culinaires donnant des recettes en général régionales et présentant une  photographie du  plat concerné , des étapes de sa préparation et/ou des ingrédients utilisés …les best-sellers en la matière étant la bouillabaisse , la potée, la choucroute , la potée,la poule farcie et le cassoulet ….….

 

                                     2)Les rapports de la cuisine et de l’écrit  présentent , parfois ,des aspects inattendus :

                                     -La “ Pastillaria  *  “ (Voir à ce mot )  était  une thèse de médecine tirant son nom de celui d’un pâté ! 

                                     -Un certain nombre de mots ou expressions  du domaine culinaire et gourmand font aussi partie du domaine du livre avec un   sens dérivé ou une autre signification, parmi ceux-cis et sans prétendre à l’exhaustivité ,on peut citer :

              Ambigu *,Amuse *-gueule,Arlequin*,Arlésienne * ,eBéatilles * , “Beurre* frais  “   ,Buffet* Biscuit *, “Bouillabaisse  *  “Capilotade *, Caramel *, Carpaccio * , Caviar,” Chemise  * ,Cuistre *,Épigramme *,Entrelardé * ,Farce, “ Farcesque  *  “  “ Farcissure  *  Feuilleton,Feuille de choux * “ ,Jésuite*, “ Latin de cuisine *  “ , Épinard *,Gâche *,Galimafrée* “Hors * d’œuvre” , Lasagne  * ,Macaron *,Macédoine*, Mirliton*,Muse*, Omelette * , »Mise en bouche «  ,  Pâte * ,Pont*-Neuf,Pot*-Pourri,Quasi * , Ratatouille *, “Ripopée  *  “ ,Rogaton *,Salmigondis *,Salpicon*,“Tarte * à la crème  “ ,Tartouillade *,Tranche* napolitaine , Tartine  * ,Tome *& Tomme  , “Verjus * «  , etc ...sans parler des bibliophiles qui “ dégustent  “, “ Dévorent  *  “  et “ se régalent “ ....ou de la «  Macaronée «  qui selon les  pays fut nommée :»Jean potage «  en France » , «  Jacques pudding «  en Angleterre , « Pickle Harengs «  en Hollande ….

                                 Mais on peut aussi Mijoter un projet,épicer ou assaisonner un passage ,  savourer un livre nourrissant , le dévorer et en ruminer ensuite des extraits , en vomir un autre etc …etc …

             

                                     -Les “ Propos de table  “  ou “ Symposiaques  *  “ sont des œuvres littéraires légères traitant de sujets divers..

                                     -De trés nombreux auteurs ont fait des allusions plus ou moins précises à la cuisine et à la gastronomie  dans leurs œuvres et certains ont même donné leur nom à des recettes

                                     On peut , en se référant à l’excellent livre de Colette Guillemard “La fourchette et la plume “  citer :

                                     -Rabelais chez qui les allusions culinaires sont très prégnantes avec une prédilection pour les saucisses ,andouilles,boudins et fricandeaux  .

                                     -Ronsard qui consacra une poésie à une recette de salade .

                                     -La Fontaine qui, outre l’évocation de nombre d’animaux pouvant se manger, fait une allusion directe au sort culinaire du poisson dans “ Le petit poisson et le pêcheur  “

                                     -Perrault qui ,en plus de  la très célèbre galette du “ Petit chaperon rouge “ , met en scène   dans “ La belle au bois dormant “ , une reine rêvant de manger un enfant “ à la sauce Robert  “ et  dans «  Peau d’âne «  la confection d’un gâteau .

                                     -Molière dont l’avare et son “ Il faut manger pour vivre ...” évoque une pauvre cuisine ...évocation tempérée par le Mercure d’ “Amphitryon “ qui déguste un jambon ….

                                     -Stendhal évoque une omelette  mangée au pied du Vésuve;

                                     -Lamartine évoque les “ Fruits de mer  “ dans Graziella . .

                                     -.Balzac fait de fréquentes allusions à la nourriture : mouillettes au beurre du neveu du père Grandet ou simple plat de haricots de “ Splendeurs et misères des courtisanes “ par exemple ....

                                     -Dumas , outre son “ Dictionnaire de cuisine “ , montre ses mousquetaires mangeant “ de copieuses omelettes “ ,des rétrogones chez Aramis , du potage “aveugle “ ,de la poule et des fèves chez le procureur Coquenard.

                                     -Victor Hugo , hormis les confitures du grand-père, ne livre guère de détails culinaires ...mais  la tradition rapporte sa recette de punch pour le moins originale consistant à se metre en bouche les éléments séparés (sucre, fruits, rhum … ) et à les mâcher pour en faire le mélange ….

                                     -Prosper Mérimée évoque un coq fricassé et un gaspacho dégustés dans une venta  et dans “  Arsène Guillot  ” un “ Gratin de turbot  “ .

                                     -George Sand met en scène dans “La mare au diable “ une noce villageoise  dégustant une soupe au lait avant d’aller à l’église et évoque le “ Roast-beef  “ dans “ Elle et Lui  “

                                     -Théophile Gautier montre son “ Capitaine Fracasse  “ mangeant la garbure et du miassou ..

                                     -Labiche évoque la soupe aux choux dans “Un chapeau de paille d’ Italie “ , les écrevisses dans “Un garçon de chez Véry  “ et un pâté de veau et de jambon dans “La poudre aux yeux “ 

                                     -Flaubert décrivant les noces d’ Emma Bovary  décrit des aloyaux,des fricassées de poulet, des gigots,un cochon de lait  et un gâteau de Savoie ., campe Bouvard et Pécuchet mangeant une barbue,un vol-au-vent et des pigeons. et disserte dans son “ Dictionnaire des idées reçues “ sur le fait de savoir si le melon est un fruit ou un légume .

                                     -Daudet évoque dans “ Premier voyage , premier mensonge “ un repas frugal composé de saucisson , de thon , d’anchois et d’olives à la picholine ..

              -Le gibier prêt à être dégusté est au centre de la pièce de Feydau «  Monsieur chasse «  (1892)..
                       -Zola n’est pas avare d’évocations gastronomiques , le “ Ventre de Paris “ en regorge, mais on peut aussi mentionner Gervaise préparant dans “L’Assomoir  “ une oie grasse rotie , des pois au lard  et une blanquette de veau.. ou “ Nana “ faisant servir des “ Poulardres à la maréchale “ , des” purées d’asperges comtesse “  ou des galantines de pintade .

                                     -Anatole France  évoque le pain d’épice dans “Le crime de Sylvestre Bonnard  “   et la mémoire de son parrain  qui  “ ...avait  dans la tête une carte gastronomique de la France  “

                                     -Verlaine , dans “ Odes en son honneur “ évoque un repas à deux ou figurent ...des restes

                                     -Maupassant  dans “ Bel-ami  ” évoque le “ Café Riche “ et  ses “Perdreaux flanqués de cailles “.  , dans “ Le déjeuner des canotiers  “ les fritures de Seine , les gibelottes et les matelotes  et dans “ Boule de suif  “ les poulets en gelée .

                                     -Courteline ne recule pas devant le sacrilège ou la duplicité en faisant  vendre dans “ Le buis  “ du cresson de fontaine pour du buis béni .ou en faisant manger un ris de veau par un chien dans “La vie en ménage “ .  .

                                     -Les frères Goncourt , dans leur journal (1852) estiment que “ Certains livre sont comme la cuisine italienne :ils bourrent mais ne remplissent pas ..”

                                     -Romain Rolland  décrit dans Colas Breugnon des fêtes bourguignonnes  aux participants revêtus d’andouilles, de boudins  et de saucisses 

                                     -André Gide ,qui  a intitulé deux de ses œuvres “ Nourritures “,évoque la grenade et  la figue,décrit avec précision une “ sultane “ (pièce montée ) dans “Si le grain ne meurt “ et évoque le souvenir d’une “savoureuse langouste  “ dans son journal d’ Août 1924.

                                     -Proust  fait de nombreuses allusions à la cuisine : dinde , cardons à la moelle, bœuf en gelée et salade d’ananas aux truffes dans  “ Du côté de chez Swan  “ ,Rougets et risotto dans “ Albertine disparue “ , gâteaux du goûter de “la Berma “ dans “À la recherche du temps perdu

                                     -Colette n’est pas en reste et évoque les “amandes de pin-pignon” dans “La naissance du jour “ ,les “ Cerises déguisées “ dans “L’ingénue libertine “ , la tarte aux poireaux ou à la citrouille  dans “ Sido  “  et le «  Bœuf à l’ancienne «  dans «  Prisons & Paradis »

                                     -Valéry Larbaud  campe des personnages mangeant des langoustes et du macaroni aux fruits de mer  (“Mon plus secret conseil  “ )ou  du pudding créole  ( “Fermina Marquez  “ )

                                     -Giraudoux évoque les quiches dans “Bella “ et les profiterolles dans “Intermezzo “    

                                     -Louis Pergaud chante des nourritures plus modestes : sardines à l’huile de “ La guerre des boutons “ ou  platées de  choux,bouts delard et  saucisses  du “ Roman de Miraud 

                                     -Duhamel décrit une selle de gigot  et une crème au caramel dans “La confession de minuit   “ 

                                     -Mauriac est plus avare et n’évoquer guère que pamplemousses (“Destins “ )  “ et liqueurs ( “La Pharisienne “ )

                                     -Jules Romains évoque un ragoût de chevreau dans ”Les hommes de bonne volonté “ et un certain “ Veau Vercingétorix  “dont la recette demeure imprécise  dans “ Les Copains 

                                     -Génevoix en appelle au veau froid ferme et tendre , au brochet du Cher et au  fromage de chèvre roulé dans une feuille de vigne  ( “Trente mille jours  “   )

                                     -Céline reste modeste dans ses notations culinaires et se contente de beignets aux pommes et de vagues  nourritures épicées  à la tomate  (“Voyage au bout de la nuit “ ) ou de pommes de terre  de parmesan et d’écrevisses volés (“Mort à crédit “   )

                                     -Giono,dans “ Le hussard sur le toit “ , évoque une curieuse daube mijotant dans une auberge dont le personnel a été décimé par la peste

                                     -Pagnol pour sa part glorifie les “ Treize desserts de noël  “ dans “ Le château de ma mère “ et nous indique dans “La gloire de mon père  “ comment accomoder la lièvre .en la bourrant de fenouil haché “ Finfinfin “

                                     -Philippe Hériat  mentionne dans “ famille Boussardel  “ un faisan “ Sainte Alliance “ farci de chair de bécasses de truffes et de moelle de bœuf  que l’on regrette de voir refuser par le héros et , dans “Les grilles d’or “ un bien plus modeste  soupe à l’oignon .

                                     -Chez André Malraux, les huîtres jouent le rôle de l’arlésienne ...en laissant un petit mot d’excuse (“L’Espoir  “ )

                                     -Chez Marcel Aymé la nourriture est très souvent présente et du cochon de la “ Traversée de Paris  “ à l’entrecôte du “Chemin des écoliers “ nombreux sont les mets cités dans ses autres œuvres .

                                     -Raymond Queneau fait une place d’honneur au “gâteau glacé par dessus”  dans “  Loin de Rueil “ , aux petits fours et au “ Gras double “ dans “ Dimanche de la vie “ et à la choucroute et au “ Bœuf mironton “ dans “Zazie dans le métro  “

                                     -Simenon campe un Maigret avide de petits plats et émaille ses œuvres de nombreuses notations culinaires : ragoût dans “Le fils Gardinaud” , pieds de porc  dans “ Oncle Charles s’est enfermé “ , restes un peu partout , turbot dans “ Les demoiselles de Concarneau  “ ,flan dans “ L’aîné des Ferchaux  “ .....etc ...

                                     -Pour Sartre la nourriture compte peu et l’importance donnée à la cuisine  peut se résumer par la formule lapidaire du Gomez  du “ Sursis  “ : “ Aujourd’hui le tournedos ,demain les pois chiches ...”  

                                     -Roger Peyrefitte évoque des sandwiches de langouste dans “Les Ambassades “  et  la tartelette aux framboises dans “ La Coloquinte  “

                                     -Alexandre Vialatte,“c’est ainsi qu’Allah est grand !   “.,  glorifie la tête de veau dans “Fruits du Congo

                                     -Anne , héroïne du roman “ Les Mandarins “ de Simone de Beauvoir  découvre en Amérique barbecue et pizzas ...

                                     -Henri Troyat ,dans” la lumière des justes “ fait déguster une soupe à son héroïne et sert des  châtaignes à celle du “ Signe du taureau “ ;

                                     -Armand Lanoux , dans “Quand la mer se retire “ dépeint  la stupeur des soldats du nouveau monde devant les plats cuisinés par les “ Mangeurs de grenouilles “ .

                                     -Yvan Audouard met en scène la “Cuisine du cochon “ dans “Le dernier des Camarguais  “ et évoque caviar  et ortolans dans “ Vertueux monte à Paris “ .

                                     -Romain Gary évoque le faisan dans “  Lady L...”  tandis qu’Emile Ajar,son autre face ,  en appelle à la “carpe à la juive “ dans “La vie devant soi

                                     -Les héros de Jean Lartéguy évoquent le saumon de chez Pétrossian (“Les mercenaires “ ) ou la fouace auvergnate (“Les baladins de la margeride  “ )

                                     -Boris Vian , pour sa part évoque des “ Carottes chromées “ qu’il faut , à coup sûr , manger au second degré !

                                     -Frédéric Dard donne dans “Faut-il tuer les petits garçons qui ont les mains sur les hanches ? “ une recette de crêpes fourrées au crabe ,évoque le velouté aux champignons dans “ Du poulet au menu “ et  un plat de lotte dans “Y a bon San Antonio 

                                     -Robbe-Grillet ., pape du nouveau roman, ne donne guère dans la nouvelle cuisine lorsqu’il évoque les pommes de terre bouillies et les araignées dans “Le voyeur “ .

                                     -Robert Sabatier en appelle au hareng saur et aux coquilles saint Jacques dans “ David et Olivier “  à la morue sèche et aux  lentilles du Puy dans “Les noisettes sauvages “  et aux endives braisées exécrées par le héros de “ Trois sucettes à la menthe  “ 

                                     -Alphonse Boudard , pour sa part  a fait de la cuisine le sujet de l’un de ses romans “ Le banquet des Léopards

                                     -Chez Georges Conchon le héros de l’”Apprenti gaucher “déguste  un étrange jambon braisé au gingembre cannelle et sucre candi . et celui du “ Bel avenir “ refuse charlottes , tartes tatin et iles flottantes .

                                     -Jean d’Ormesson ,assez peu prolixe sur le plan culinaire, cite cependant le “Consommé à la florentine “ et les “ Pets de nonne “ dans “ “Au plaisir de dieu “ …et fournit une prestation savoureuse dans «  Les saveursdu palais «  film ‘ (2012)  dans lequel il glorifie la cuisine de terroir et le livre d’Édouard Nignon (1933)

                                     -Cavanna,pour sa part , chante le souvenir du pudding plutôt rustique de son enfance .

                                     -Françoise Sagan n’est guère bavarde sur le sujet  et le potage évoqué dans “Bonjour tristesse “ y est bien anonyme

                                     -Georges Pérec est plus disert et nous n’ignorons rien de la salade de riz de “ Quel petit vélo ...? “ des concombres à l’aneth et des lentilles au cidre et au safran ou du repas rouge de Gertrude dans  “La vie mode d’emploi “  ..     

                                     -Et pour conclure évoquons le grand Edmond Rostand  et la recette de tartelettes qu’il donne , en vers , dans “ Cyrano de Bergerac  “ .

 

                                     -Certains autres auteurs ont choisi d’évoquer la cuisine dans les titres de leurs œuvres parmi lesquelles on peut citer :

                                     Les “  Banquets  “de  Platon (384 Ajc.)  de Dante (1307) et  de Leopoldo Maréchal (1965) ,le “ Festin des sens d’Ovide  “ de Georges Chapman ( 1595),le “ Festin du commandeur  “ de Mario Soldati (1950),le “ Festin du roi Balthazar  “ de Pedro Calderon ( 1634), les “ Nourritures terrestres  “ de Gide ( 1897) etc ...etc ...

 

                                     -Et quelques autres , comme  Chateaubriand , ont vu leur nom désigner une recette culinaire

             

                                     3)Latin de cuisine:mauvais latin entaché de fautes et d’emprunts à une autre langue et que l’on qualifie souvent de “ Langue macaronique  *  “ de «  Latin de sacristie ou de bréviaire «  ou parfois de «  Néolatinisme * » ( * : Voir à ces mots )

              Rabelais , dans le prologue du cinquième livre de Pantagruel  , parlait de «  Rapetasseurs* de vieilles ferrailles latine , revendeurs  de vieux mots latins tous moisis et incertains «   et les nomme aussi «  Escumeurs de latin «  ….(Voir à ce mot )

              Alphonse Karr,dans « Les guêpes «(mi XIX° siècle)  , en distinguait trois variètés utilisées par les avocats, les médecins et le prêtres 

                                    

                                     4)Faire la cuisine

                                     -En langage des typographes :acte de dénoncer les manquements de ses collègues...

                                     -Dans le langage de la presse écrite procéder à la correction des articles reçus des correspondants extérieurs .(on dit aussi “ Faire les plumes  *  “ )

 

                                     5)En gravure,la cuisine, désigne tous les procédés employés pour corriger les défauts,renforcer tel ou tel effet,rattraper une erreur etc...(qualifier un graveur de “Cuisinier” est très péjoratif...)

                                     Le mot est aussi employé parfois de façon plus générale : Gromaire , adepte farouche de l’eau*-forte en noir  disait «  L’eau-forte  en couleurs me dégoûte,c’est de la cuisine d’imprimeur ! « 

 

                                     6)Endroit d’une papeterie ou sont élaborés les divers enduits destinés aux papiers (sauces*)

 

                                     7)Dans la presse écrite la “ Cuisine consistait en l’ordonnancement de tous les détails de la réalisation d’un journal et celui qui en était chargé était le “ Cuisinier  * “

 

                                     8)L’expression “ Papier de cuisine  “ peut être rencontrée pour désigner toutes sortes de papier de mauvaise qualité :Stendhal l’emploie dans une correspondance du 1° septembre 1840 dans laquelle il déclare “je  ne possède que du “ Gros papier officiel  * et cet effroyable papier de cuisine  me fait rougir ...”

 

                                     9)Il arrive que l’on parle  de la “ Cuisine des prix littéraires pour désigner les tractations ,parfois pas très orthodoxes, qui se déroulent en marge du vote des jurys.

    

Partager cet article
Repost0
17 décembre 2021 5 17 /12 /décembre /2021 10:40

MEUBLANT

              Ce mot qui ,en principe, ne s’applique qu’aux meubles , a été employé par les frères Goncourt (in “Idées et sensations  “ ) pour désigner les livres achetés dans un simple but décoratif par des personnes qui ne lisent pas : “ Les livres qu’on vend le plus sont ceux qu’on lit le moins (....) les livres meublants   “     

Partager cet article
Repost0
17 décembre 2021 5 17 /12 /décembre /2021 10:37

 

MÉTROMANE                                                                                                            

              Compositeur de vers chez qui la passion pour la versification et la métrique tourne à la manie , à l’obsession et ,donc,à la métromanie*...

              Le chevalier de la Morlière fut, au XVIII° siècle, de ceux-là ,se targuant d’avoir écrit plus de 500000 vers et versifiant à toutes occasions y compris sur commande à un franc le vers ...ses clients devant toutefois se méfier car , sans précisions sur la taille de la pièce de poésie commandée ,ils se retrouvaient en possession d’un poème de plus de mille vers ...

              Nombre de commentateurs ont  considéré que les poètes du XVIII° siècle étaient en majorité des métromanes  dont les œuvres  sont trop formelles  ce que Montesquieu résumait  en disant : «  Peut-être qu’il y a de bons poètes français …mais que la poésie française est mauvaise ! « 

 

Partager cet article
Repost0
17 décembre 2021 5 17 /12 /décembre /2021 10:34

 

MÈTRE                                                                         

                        1)L’expression “Faire ses huit mètres désigne, dans l’argot de la profession,la promenade du bouquiniste Parisien arpentant ,dans l’attente du client, les huit mètres de quai  qui lui sont concédés.

                        2)On dit que certains “amateurs ” , de livres, les «  Bibliolathes * «  ,  ne s’intéressant qu’à leur aspect décoratif et les achètent au mètre en fonction de la longueur des  rayons de bibliothèque qu’ils ont à remplir ...les anciennes et imposantes collections de livres de droit* ou de jurisprudence constituent un best-seller du genre en raison de leur faible valeur et de leur très bel aspect .

                        On nomme parfois ces livres “ Livres de cabinet *“ par allusion à ceux que l’on voit chez les notaires ou avocats et qui ne servent manifestement jamais ...

                        C’est à propos d’eux que Victor Hugo écrivait  “ Il y a des gens qui ont une bibliothèque comme les eunuques ont un harem ...”...les Goncourt ,eux ,parlaient de livres “ Meublants *   “   ...

                        Ils peuvent cependant évoquer des prédécesseurs célèbres puisqu’ au VI° siècle avant notre ère le célèbre Pisistrate proposait d’acheter les écrits d’ Homère au mètre .....et que le célèbre banquier Law les négociait « à la toise « 

                        Albert de la Fizelière rapporte en outre dans “ Rymailles sur les plus célèbres bibliotières * de Paris “ (1869) le cas de Trichet de Fresne qui acquit à Naples une importante bibliothèque en la payant à la toise ...   

              Pour sa part , Alberto Menguel rapporte dans «  Une histoire de la lecture «  (1996) que son père «  avait demandé à sa secrétaire  de garnir les rayons et elle avait acheté des livres au mètre  et les avait fait relier à la hauteur des étagères  de sorte que les titres en haut des pages avaient souvent été coupés … »

 

              Dans le même esprit La libraire JenCampbell mentionne dans son ouvrage «  Propos cocasses et insolites  entendus en librairie «  un client lui  réclamant un lot de livres  susceptibles de combler un «  Trou «   existant dans sa bibliothèque .

              Robert Sabatier se fait l’écho d’un cas semblable dans «  Le livre de la merveille «  lorsqu’il évoque un décorateur  lui réclamant «  Une dizaine de mètres de vieilles reliures, n’importe quoi , mais que cela donne une impression d’ancien … »

3)Les archivistes expriment parfois en mètres de rayonnage l’importance d’un fonds*...

 

Partager cet article
Repost0
16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 09:21

TIROIR                                                       

                       1)Au XIV° siècle :lien qui reliait les fermoirs d’une reliure et permettaient de la clore

                       2)Casier coulissant d’un meuble à écrire qui en compte en général de nombreux ;

              Les “ Tiroirs à l’anglaise “ ont une face moins importante que leurs côtés . 

                       3)Livre  de tiroir: Livre resté à l’état de manuscrit non publié et qui dort dans un tiroir...il y en a des millions et ,sans doute,parmi eux,quelques chef-d’œuvres....on les nomme parfois de façon plus recherchée : “ Avant *  - livre  “..”Prélivre *”...”Préroman  * “...ou plus plaisamment «  Purgatiroir *« comme le propose Jean-Loup Chiflet ,dans son ouvrage «  Oxymore mon amour «….

 

                       Lorsque leur publication a été annoncée mais n’a pas été effective et est restée " livre de tiroir " on parle parfois d’ “ Hapax  *  “ ou très rarement de «  Ptyx * «    pour les désigner .

                       Il peut arriver qu’ils sortent un jour de l’oubli comme les “ Historiettes  “ de Tallement des Réaux dont le manuscrit dormit plus d’un siècle et demi dans un tiroir avant d’être enfin publié ..., »Hombres «  de Verlaine qui stagna dans les archives de Vanier pendant quinze ans avant de connaître une édition « sous le manteau * »  , «  Paris au XX° siècle » de Jules Verne oublié dans un coffre pendant un siècle ou « Une saison en enfer «  de Rimbaud  dont 425 exemplaires furent oubliés dans une cave de 1873 à 1901 puis oubliés à nouveau et redécouvert des années plus tard ….

                       Certains généralisent l’expression en désignant ainsi un livre non encore écrit mais dont la trame est présente dans l’esprit d’un écrivain potentiel....on peut considérer que tous les écrivains ont ainsi en tête une multitude de romans à écrire ..

              La chose a parfois été mise en scène  comme , par exemple lorsque le héros mourant des «  Neiges du Kilimandjaro «  d’Ernest Hémingway se remémore les projets *de toutes les histoires qu’il aurait pu écrire …

                       Les raisons qui conduisent une œuvre à rester ignorée sont multiples : insuccès auprès des éditeurs , inachèvement , timidité de l’auteur mais aussi , parfois , volonté de celui-ci de cantonner son œuvre à un cercle restreint .....

                       C’est à cette dernière catégorie qu’appartiennent Francesco Guicciardini qui , au début du XVI° siècle écrivit des “ Souvenirs “ constamment perfectionnés et destinés à un “usage familial “ ,Giuseppe Parini qui ne pratiqua que la reproduction manuscrite de ses œuvres , Emily Dickinson  et bien d’autres dont on peut se demander si leur vraie motivation n’était pas la crainte de voir leur ouvrage devenu  “ Ne Variatur  *  “  se figer définitivement dans une œuvre  typographiée.....

                        C’est sans doute à cette catégorie  qu’il faut rattacher l’œuvre de Pierre Louÿs «  Psyché » qu’il semblait avoir achevée  mais qui ne fut publiée qu’à titre posthume et amputée  des deux derniers chapitres supprimés par leur auteur qui tout au long de sa vie  repoussa constamment la publication de cette œuvre …mais , certains commentateurs donnent  plus prosaïquement  pour cause le fait que ,par nécessité , l’auteur aurait  vendu le droit de l’imprimer à plusieurs éditeurs …..

 

                       Gustave Flaubert semble ne pas avoir totalement échappé à cette tentation lorsqu’il écrit en Avril 1846 à Maxime du Camp : « Je doute bien souvent si jamais je ferai imprimer une ligne ….un artiste qui serait vraiment  artiste et pour lui seul ,sans préoccupation de rien ,cela serait beau ; il jouirait peut-être démesurément ! »  »…pensée qu’il nuance  cependant aussitôt  en écrivant : « Sais-tu que ce serait une belle idée que celle du gaillard qui , jusqu’à cinquante ans ,n’aurait rien publié et qui , d’un seul  coup , ferait paraître, un beau jour, ses œuvres complètes et s’en tiendrait là ? «

 

              On peut regretter que tant d’œuvres restent ainsi ignorées et dire comme José Corti : «  Je pense avec mélancolie qu’il est des chefs-d’œuvre perdus, que d’autres le seront encore.[….] je pense  à ces manuscrits destinés pour les vers ou la hotte du chiffonnier…. »

 

              Le «  Livre de tiroir «  a parfois été évoqué dans des œuvres de fiction comme , par exemple par Henry James lorsqu’il écrit en 1898 dans «  Le tour d’écrou «  : «  L’histoire est dans un tiroir fermé à clé. Elle n’en est pas sortie depuis des années . »

              Et pour clore cet alinéa  notez que vous  êtes en train de lire un extrait d’un  livre que l’Abacomancie *,l’Anagrammatomancie *,la Bibliomancie *,la Chéliniomancie *,la Cléidomancie *,l’Aleuromancie * ,la  Grammatomancie  *,la Rhapsodomancie  *,les “Sorts * virgiliens “,le Djabé *,l’Encromancie  *,l’Extispicine  *,laGraphologie *,la Graphomancie *,l’Arithmomancie *, l’Onomancie *,la Papyromancie *,le Sikidy *,la Stichiomancie *,le Yi-king *,et une foule d’autres procédés de divination  ont désigné comme devant rester un «  Livre de tiroir « !!!

 

              Mais , n’oublions pas la poèsie !

                        « Tu m’as quitté comme une phrase inachevée

                        Un objet par  hasard, une chose, une chaise

                        Une villégiature à la fin de l’été

                        Une carte postale dans un tiroir « 

                        (Louis Aragon in «  les Rendez-vous «  )

 

                                  

  

                       .4)Le système dit «  des tiroirs «  est un procédé littéraire qui a été utilisé dans de nombreuses œuvres et qui consiste à greffer sur la trame principale du roman de nombreux autres récits  éventuellement racontés par un autre narrateur ...ce fut la règle dominante pendant plus de deux siècles  et la bibliographie concernant ce genre est pléthorique :  L’astrée,La princesse de clèves , La nouvelle Héloïse,Manon Lescaut etc ...etc ...

 

                        

              5)Un roman «  À tiroirs « est une œuvre aux multiples rebondissements dans laquelle chaque personnage vient tour à tour occuper le devant de la scène dans une trame ou plusieurs récits s’imbriquent pour finir par s’amalgamer à la fin de façon plus ou moins claire

              Le qualificatif n’est pas vraiment flatteur ....

 

 

 

                       6)Fond(s)* de tiroir:L’expression est à double sens mais désigne le plus souvent   une publication de mauvaise qualité ou texte médiocre d’abord écartés puis que l’on finit par  éditer pour faire face à une pénurie ,à une urgence ou par manque de volonté de s’investir dans la recherche  d’un texte de qualité .

              Les «  Mélanges * offerts à ….» rédigés  par ses collègues pour une personnalité des lettres contiennent parfois quelques «  Fonds* de tiroir « …..

 

 

                       Le mot a , bien sûr , servi d’arme dans les propos aigres-doux échangés entre écrivains  comme, par exemple , lorsque, parlant de Gabriel Matzneff, Matthieu Galey écrit en 1977 dans son «  journal « : «  Soldé , il va passer directement du fond de tiroir chez l’antiquaire «    

                       7)Tirage en tiroir:Tirage sur un journal d’un article intercalé dans une série de plusieurs autres et,un peu ,synonyme d’entrefilet*

                        8)Les fers de dorure “ En poignée  * de tiroir sont des fers * du XVII° siècle présentant cette forme .

                       9)Certaines cotes de la bibliothèque nationale établies vers 1750 et  concernant des ouvrages licencieux portent parfois la mention “ Tiroir “  ou “Cabinet  * “ sans doute en référence à l’endroit ou on avait exilés les livres concernés.

                       10)L’expression «  Tiroir renversé «  est parfois appliquée à certains ouvrages au contenu brouillon et mêlant sans ordre ni méthode des choses n’ayant aucun lien entr’elles .

                       11)Le mot a parfois désigné ,notamment à l’école navale ,une manifestation de protestation des élèves contre un professeur consistant à agiter bruyamment le tiroir de leur pupitre avec les genoux

                       12)Le mot est parfois rencontré au sens figuré comme , par exemple , lorsque Flaubert écrit,le 2 Janvier 1854, dans une lettre à Louise Colet  : «  …j’ai des tiroirs,je suis plein de compartiments comme une bonne malle de voyage … »  

 

                        13)La «  Charade à tiroir « est une charade *    dont chaque membre est un calembour *

                         13) Et parfois c’est le livre lui-même qui est comparé à un tiroir comme lorsque Léon Paul Fargue écrit : «  Les livres sont des tiroirs secrets  et pourtant visibles et sans serrure, ou les hommes déposent parfois le meilleur d’eux-mêmes . »

 

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 09:37

 

NOËL

                                 1)Les festivités de la noël donnent lieu à une intense production d’écrits de tous genres , commerciaux , publicitaires , artistiques, calendriers de l’avent  etc ...mais parmi eux , le plus emblématique reste la “ Lettre au père Noël  “ dont la vogue persiste au point que les services postaux ont mis sur pied , à Libourne, un service spécial , chargé de répondre aux milliers de lettres reçues ...et que « vrai «  père Noël reçoit dans sa demeure de Laponie des millions de lettres ….

                     La «  Carte * de Noël » ou «  Christmas card «  fit son apparition vers 1846 en Angleterre avant d’avoir  la vogue qu’on lui a connu …toujours illustrée de paysages hivernaux idylliques et conventionnels  elle fut durant des années une incontournable obligation du temps de Noël avant de connaître une très nette  régression de nos jours …

                     Vers la fin du XIX° siècle il y eût une véritable vogue des «  Numéros spéciaux de Noël «, toutes les publications rivalisant pour publier numéros luxueux, almanachs, calendriers et autres agendas le plus souvent très illustrés et privilégiant la forme sur le fond.

                     Parmi les numéros spéciaux aujourd’hui recherchés on peut citer ceux du « Syndicat des imprimeurs », de »L’Illustration « de l’anglais «  Vanity Fair «  du russe«  Strekoza «  et des  américains «  Puck «  & « Judge «

    

                                   2)Dans un autre ordre d’idées , sont publiés à l’occasion des fêtes de Noël et nouvel-an des ouvrages luxueux et abondamment illustrés   dits  «  Livres de table « ou «  Coffee table book « car difficiles à ranger sur les rayonnages d’une bibliothèque et de toutes façons destinés à demeurer bien visibles .

            Les sujets en sont très  variés et peuvent concerner spécifiquement la période de Noël  comme par ,exemple ,pour ceux qui concernent les “ Chanson de Noël “ à visée profane (“ Mon beau sapin “ ,” Petit papa Noël “ ,”Ô douce nuit “ ,” A noël chez les marmottes “ etc ... )ou religieuse( “ il est né le divin enfant “ , “ Les anges dans nos campagnes “ ,”Venez divin messie “ ,”Minuit chrétien “ etc ..)-dont le but est d’exalter la “ magie “ de cette période de l’année

 

Ces livres au prix élevé ne trouvent pas toujours preneur et,les festivités passées, sont souvent très vite soldés

                   3).À partir de 1904 une pratique apparut au Danemark consistant en l’émission de séries spéciales de timbres postes surtaxés   à l’occasion de la Noêl , la surtaxe étant reversée à des associations caritatives .

         L’exemple en fut suivi par quelques autres pays ….

 

         4) Les anciens colporteurs vendaient des recueils de chants de Noël  eux-mêmes appelés «  Noëls «  ….

 

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 09:22

Que le modeste "NŒUD " vient-t-il faire là ? diront certains ....!

Eh bien il a plus à voir  avec la chose écrite qu'on ne le croirait à priori :

NŒUD                   

                                             1)Le nœud « de chaînette* » est  le nœud qui sert ,en reliure, à arrêter la couture des cahiers* et le nœud «  de tisserand «  sert à raccorder deux tronçons de  fil  sans provoquer de surépaisseur .

                     Il se loge dans des  entailles appelées :grecques* pratiquées en queue et  de tête.

                                             2)En matière de papeterie :

 

                                                -Les nœuds des coutures des chiffons utilisés dans la papeterie ancienne étaient fort préjudiciables à la qualité du papier en y occasionnant  des défauts * graves .

                     Il fallait procéder à un tri sévère et à la séparation des coutures et nœuds qui devaient être triturés à part .

 

                          -Dans la confection des pâtes à papier chimiques à base de bois les nœuds sont aussi un problème car ils cuisent plus lentement et constituent des « incuits * « qui doivent être éliminés à l’aide d’appareils spéciaux dits «  trieurs de nœuds «  

 

                                             3)Sur certains albums “à système *  “ anciens les diverses parties des illustrations mobiles sont fixées entr’elles par des ficelles* et des nœuds .

 

                                             4)Avant que l’usage de l’enveloppe * ne se répande , les correspondances étaient closes , après pliage, par un lien maintenu par un cachet  * ou par un nœud  compliqué empêchant leur ouverture frauduleuse  .

 

                                             5)Graphisme rencontré sur certains manuscrits en guise d’abréviation * du mot “ Titulus  “ .

                                             6)Le nœud est parfois utilisé comme système rudimentaire de notation  comme par exemple dans le cas du “ Nœud au mouchoir *  “ ou des “ Quipus  *  “   cordelettes  portant un arrangement mnémotechnique de nœuds

                     Il a également existé un alphabet pour les aveugles constitué de nœuds et de boucles inégalement répartis sur une cordelette .

                                             7) En matière d’ornements de reliure ou d’enluminure  *on peut rencontrer :

                     -Le “ Nœud d’amour “ qui est constitué des variations calligraphiques sur la base d’un nœud de rubans .

 

                     -Le “ Nœud de Salomon  “ qui représente deux anneaux plats entrelacés .

 

                     -le «  Nœud d’entrelacs* » constitué de rubans entrelacés en forme de chou, de floche , de rosette etc …

 

                                             8)Jean Cocteau écrivait dans une dédicace de «  Dessins «  (1923) adressée à Picasso «  Les poètes ne dessinent pas ,ils dénouent l’écriture  et la renouent ensuite autrement « 

           

 

 

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2021 2 14 /12 /décembre /2021 09:20

 

INDIGO                                                                                                                   

              Substance colorante bleue tirée de l’ indigotier (Indigofera )

              Utilisé depuis  la plus haute antiquité l’indigo entre dans la composition de nombreux pigments* utilisés en enluminure (il est parfois appelé : “Anil “ )

              L’importation d’indigo   aussi  nommé « Inde* «  , susceptible de ruiner  l’industrie du Pastel  , provoqua la promulgation de mesures de protection comme , par exemple , l’édit de 1609 condamnant à la peine de mort ses utilisateurs que prit Henri IV ….imité en cela par l’Angleterre , La Hollande et l’Allemagne .

 

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2021 2 14 /12 /décembre /2021 09:15

ICONOPHORE                                                                               

                                   Néologisme créé par Thora Van Male pour désigner une « lettre capitulaire * «  ornée, dans une démarche se rapprochant de l’ “acrologie  *  “ ,avec des êtres , objets ou éléments dont le nom commence par la lettre en question.(on peut rencontrer le synonyme «  Lettre – icône* «  )

 

                                   D’abord réservées aux “ Abécédaires  *  “ ces lettres ornées  devinrent plus  courantes  dans les  dictionnaires  du XIX° siècle dont certains  présentent une lettre sur fond de décor allégorique.

 

                                   Le premier ouvrage français qui les employa fut l’encyclopédie de Diderot  qui avait été précédée en 1726 par un dictionnaire en trois volumes de l’académie royale espagnole , le “ Diccionario de Autoridades “  mais on peut en trouver des exemples plus anciens comme , par exemple , l’ “ Alphabet des morts  “ de Holbein  qui, dés le XVI° siècle ,  met en rapport le métier des personnages représentés avec la lettre de l’alphabet concernée.

 

                                   Cette pratique  ne fit cependant  pas  école  puisque, pour la voir réapparaître, il fallut attendre 1834  , et le  dictionnaire de Napoléon Landais  qui  s’attira le  commentaire peu flatteur “ ...luxe  un peu puéril de ces figures entrelacées dans les lettres de l’alphabet “  .

 

                                   D’autres suivirent sans que le phénomène ne se généralise et Thora van Male dans son ouvrage “ Art Dico  “ signale que sur 200 ouvrages consultés , seuls 60 comportaient des iconophores , la proportion étant encore bien plus faible pour les dictionnaires bilingues et la plupart de ces ouvrages étant français ...

 

                                   Une variante moderne consiste à présenter les différentes lettres d’un dictionnaire  à l’aide de types * dont le nom commence par la lettre concernée : le A sera en caractère Antique * , le B en Baskerville * ,le E en Égytienne , le N en “ Novarèse “ etc ....

 

                                   La maison Larousse qui fut parmi les précurseurs de l’emploi des iconophores dans ses différents dictionnaires leur a rendu hommage en 2002 à l’occasion de son cent cinquantième anniversaire en publiant un « Larousse insolite « en récapitulant un grand nombre.(ISBN 2-03-505343-9)

 

                                   Le peintre anglais Mike Wils par  une démarche dans l'esprit des " Iconophores "  a peint en 1980 une série de 26 tableaux  * ,réunis ultérieurement en livres ,et qu’il a nommés «  Alphabet ultime *«    dédiés chacun à une lettre de l’alphabet et représentant un maximum d’objets commençant par cette lettre  : “ A “ =360 éléments , “ B “ =538 , ....” W “ =263 ....

 

         

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Dictionnaire du livre de TITIVILLUS
  • : Recherche du sens de mots rares ou disparus dans la sphère du livre et de la chose écrite , recherche d'éléments divers concernant ce même domaine et publication du résultat de ces recherches .
  • Contact

OBJET DE CE BLOG

 DICTIONNAIRE DU LIVRE DE TITIVILLUS

Recherche

Liens