REPOSE POIGNET
Accessoire utilisé lors de la saisie informatique de texte pour reposer le poignet du scripteur et retarder l’apparition des crampes * et autres manifestations de la “ mogigraphie * “ .(voir ci -dessous ...)
Le principe n’en est pas nouveau et l’on en connaît de chinois très anciens destinés à assurer le geste du scripteur et à protéger le papier du contact de l’avant-bras.
La canne * terminée par une boule utilisée par les peintres pour appuyer le bras en est une autre déclinaison .
MOGIGRAPHIE :
La crampe de l’écrivain ou “Mogigraphie* ou “Crampe du moine” (en souvenir des copistes*...) est une contraction convulsive fort douloureuse des doigts de la main qui écrit et de certains muscles de l’avant-bras ; en général passagère , elle peut cependant prendre des formes chroniques .
On peut aussi rencontrer des appellations plus savantes qu’il serait hors de propos de développer ici … : “ Chirospasme “, « Épitrocléite » , « Épicondylite », »Syndrome de loge de Guyon « ou »Dyskinésie de l’écrivain « décrite par Guillaume Duchenne…
Elle provoque la rétraction du pouce vers le centre de la paume et empêche l’écriture....on en trouve mention dans certaines notes marginales*ou certains colophons* de manuscrits anciens
De très nombreux écrivains en furent atteints :Robert Walser l’avait contractée en rédigeant ses écrits en une minuscule écriture gothique et dut , pour s’en délivrer , abandonner la plume pour le crayon *,Suétone rapporte qu’Auguste en était atteint et devait , pour écrire , emprisonner son index dans un étui de corne ,Chateaubriand en souffrait et devait,en 1826 , faire rédiger son courrier par un secrétaire.
Mme . de Sévigné s’en plaignait dans les lettres à sa fille en la nommant « Les chicanes de son rhumatisme « et , aux conseils de ne plus écrire , répondait « Allez vous promener madame la comtesse….si les médecins …me défendaient de vous écrire,je leur défendrai de manger et de respirer pour voir comment ils se trouveraient de ce régime «
Certains accès de goutte * atteignant les doigts de la main peuvent lui être comparés ou même être confondus dans leurs effets ....
Georges Sand changea de graphie * en 1856 en raison de ce handicap
En 1953 , un article du très sérieux journal médical anglais “ The Lancet “ rendait la mode des stylos de petit diamètre responsable de la recrudescence de dette affection et aussi , de façon moins rationnelle , de la prolifération d’œuvres littéraires de peu de portée
On aurait pu penser que , de nos jours, le traitement de texte la reléguerait au rang de souvenir..pour la remplacer par le mal de dos .mais il;n’en est rien car le geste répétitif de cliquer sur une souris est , lui aussi, générateur de crampes et .de “ Tendinite carpienne “ ou « Clic*-Elbow « ,encore qu’il faille faire la différence entre les scripteurs maîtrisant la frappe avec les dix doigts et ceux n’en utilisant qu’un seul , qui ,eux , sont tout aussi exposés à la crampe des écrivains que l’étaient leurs ancêtres usagers de la plume d’oie !
Outre les mauvaises postures ou les utilisations non conformes des instruments d’écriture elle peut résulter de leur usage intensif parfois désigné par l’angliscisme “ Overuse syndrom “ .
Elle était si répandue et gênante que quelques esprits inventifs avaient même conçu des appareils orthopédiques pour tenter de l’empêcher.
Ces appareils ,analogues à ceux destinés à l’apprentissage* de l’écriture,utilisent des dispositifs divers(picots, aimants,moulage anatomique ..) tendant à obliger la main du scripteur à adopter une position supposée favorable .
Les causes en sont ,le plus souvent, mécaniques et liées à la répétition d’un même geste mais le stress * peut aussi intervenir particulièrement s’il provoque une crispation excessive de la main tenant l’instrument d’écriture ,chose que notait déjà vers 1600 Guillaume Legangeur, secrétaire ordinaire de la chambre du roi Henry IV lorsqu ‘il écrivait dans sa « Technigraphie … » que « …trop serrer la plume lasse les doigts … »
Certains conseillent ,dans ce cas , de tenir un crayon dans la main qui n’écrit pas et de l’appuyer sur le papier (un crayon-gomme utilisé côté gomme serait parait-il parfait ...) un peu selon l’usage des peintres qui pour assurer leur geste utilisent une baguette :les crispations sont ainsi réparties et la crampe considérablement retardée ...
Georges Perec ,voulant souligner les inconvénients pouvant résultat de l’insuffisance de pratique de l’écriture ,écrivait en 1997 à Jacques Lederer : « …on en arrive purement et simplement à une espèce de crampe : la crampe du non –écrivain «