PTYX
L’occurrence la plus connue se situe chez Mallarmé qui écrit dans “Plusieurs sonnets “ (p68): “ Sur les crédences ,au salon vide nul ptyx ....” ,emploi ne permettant pas de déterminer la nature du ptyx sur laquelle de nombreux éxégètes se sont penchés ,la conclusion le plus souvent admise étant que ce mot est un « hapax * « inventé par Mallarmé pour les besoins de la rime .
Il existe cependant des interprétations lui donnant la forme d’un petit livre ou de tablettes à écrire ( “Ptyklon “, »Ptux « ou « Ptuchos « ) ,d’un coquillage , d’un objet en corne ,d’un flacon placé dans une chambre d’amis (Claudel ...) d’une « pratique « (mirliton ?...Kazoo ?...) qui aurait été un instrument mystérieux et secret utilisé par le ténor Cuijper pour décupler sa voix ( Raymond Roussel )
Mallarmé écrit , dans une lettre à Cazalis datée de 1868 , que ce sonnet est un “Mirage interne des mots eux-mêmes “ une “ Inanité sonore “ ?....ce qui ne contribue guère à lever le mystère …(le terme inanité ayant par ailleurs donné lieu à la coquille* « onanité *«(Voir à ces mots ) dans une citation de ce poème que fit Jorge Semprun …)
Nombreux furent ceux qui jugèrent le poème sévèrement : le docteur Fretet y vit un signe de début d’aliénation .... Jules Renard écrivit dans son journal en date du 1° Mars 1898 ce jugement sans appel : « Mallarmé ,intraduisible, même en français ! » et Marcel Duchamp (cité par Pierre Cabanne ) dit de lui : « …c’est tout Apollinaire !....Il a écrit n’importe quoi ! «
Il existe quelques rares autres occurences du mot :
- Sous forme de nom propre , chez Victor Hugo qui baptise ainsi le satyre de “La légende des siècles “ :“Sylvain de Ptyx que l’homme appelle Janicule “ .
- Pour désigner une île mythique formée d’un seul bloc d’une pierre dont on trouve une évocation , chez Alfred Jarry dans « Gestes & opinions du docteur Faustroll pataphysicien « (1911), : «L’île de Ptyx est d’un seul bloc de pierre de ce nom , laquelle est inestimable ,car on ne l’a vue que dans cette île ,qu’elle compose entèrement .Elle a la translucidité du saphir blanc,et c’est la seule gemme dont le contact ne morfonde pas ,mais dont le feu entre et s’étale , comme la digestion du vin .Les autres pierres sont froides comme le cri des trompettes ;elle a la chaleur préciptitée de la surface des timbales . « et chez Georges Perec dans “ La vie mode d’emploi “ : “ Il prenait des petites pierres .....des pierres de ptix ....”
Nombreuses sont donc les pistes et l’important me paraissant justement résider dans le mystère de ce Ptyx je ne trancherai pas !!
-Quelques œuvres l'ont inclus dans leur titre comme , par exemple :"La hantise du Ptix " de Ives Bonnefoy (2003) ou " L'huître et le ptix " de Joël Loehr (2010)
- Le mot ,qui paraît avoir parfois pris le sens de « rareté » aurait aussi désigné un ouvrage annoncé mais n’ayant jamais paru comme , parmi bien d’autres , une édition in/18° des « Œuvres « de George Sand pour laquelle un contrat avait été signé en 1851 par l’auteur avec Hetzel mais qui ne parut jamais …ou encore l’édition complète du » Livre des tables * « de Victor Hugo dont on ne connaît qu’une édition partielle …
Mais on peut aussi mentionner les œuvres titrées « Tome 2 « alors que le tome 1 n’est jamais paru (« Van Gogh vu par lui-même et ses contemporains « 1947 par exemple ..) ou celles , plus fréquentes , titres «Tome 1 » et dont la suite n’est jamais parue , le plus souvent par suite de l’insuccès de la première livraison …
Ce sens, très peu rencontré est à préciser… QUI EN SAIT PLUS ?????