COPIE
1) Reproduction à l’identique d’un document par un procédé quelconque.
Les copies manuscrites sont très souvent entachées de nombreuses fautes (on a démontré qu’un copiste , même très attentif, commet au moins une faute par page …) et , lorsqu’il s’agit de documents anciens ayant fait l’objet de multiples rédactions se copiant les unes les autres on peut arriver à des déformations complètes du sens du texte initial.
On comprend dés lors toute la difficulté , mais aussi l’intérêt , qu’il y a à remonter à un document aussi proche que possible du document initial ou de l’ “ Archétype * “
Dans la vie courante diverses raisons conduisent à l’établissement de copies parmi lesquelles on peut distinguer :
-Les copies de sécurité établies pour parer à une éventuelle destruction de l’original.
-Les copies de consultation destinées à éviter de trop nombreuses manipulations de l’original .
-Les copies de communication destinées à informer simultanément plusieurs destinataires.
Certaines civilisations attachent une grande importance à la copie manuscrite , c’est le cas de la Chine ou la copie est trés courante et ou il est d’usage d’offrir un livre copié.
Le moyen-âge fut une époque d’intense copie et le cas était fréquent ou des religieux venaient effectuer de longs séjours dans les abbayes pourvues d’ouvrages faisant défaut à leur communauté afin d’en prendre copie .
On peut rencontrer le synonyme « Copiage « …qui , cependant prend souvent un sens péjoratif ...
2) Imitation plus ou moins fidèle d’un style,d’une œuvre,ou d’un auteur parfois faite dans la but de tromper (voir plagiat*)
3)Dans le langage des typographes :
-La copie est l’exemplaire du texte utilisé par l’ouvrier typographe pour la composition* et ,aussi, de façon plus générale ,tout texte à imprimer d’ou l’expression “ Avoir de la copie “ ou en jargon « de la cope * «
-« Faire de la copie « signifie aussi « Médire « ou « critiquer « .
4)Le »Livre de copie » ou « Copie de lettres « était un livre ou l’on recopiait les correspondances commerciales soit à la main soit par usage d’une encre dite « Communicative* « qui , par simple pression, permettait de réaliser une copie de la correspondance .
Ces livres étaient paraphés et munis d’index* permettant de retrouver rapidement une lettre
5)Le mot “copie” entre dans plusieurs expressions de l’argot des typographes:
-”Revoir sa copie “ : pour désigner la refonte d’une œuvre écrite …il est à noter que cette expression est devenue un tic récurrent dans le langage des médias et de la presse
-Pisser de la copie: composer à jet continu, sans fatigue,et être un “Pisseur de copie”.; à noter que le terme appliqué à un écrivain est fortement péjoratif ...
-Corner sa copie:ne pas rendre l’ouvrage dans les délais convenus....et ...mourir ...
-”Casser sa copie “ :ne pas effectuer la copie due .
-Teneur de copie:aide du correcteur* en première.
-« Rendre sa copie « : mourir…tout l’art consiste à rendre une copie cohérente et qui constitue unn tout !!!
-Copie figurée:ancien nom du fac-similé.
-Compter la copie:,jauger le nombre de feuilles imprimées que donnera un manuscrit.
-Copie de chapelle:voir chapelle*
- “ Faire de la copie “ : Dire du mal de quelqu’un .
-”Copie conforme “ : copie strictement identique .
-“Être en mal de copie “ : manquer de matière à articles de journal .
-Sur les impression typographiques anciennes copiées sur des ouvrages déjà parus et avouant leur nature (ce qui était loin d’être le cas général ..)on peut rencontrer les mentions : « Sur la copie », « Sur l’imprimé à..(lieu d’impression de l’original » ) , »Jouxte la copie « ou « Jouxte l’exemplaire «…
6)Certains papiers spéciaux pour la reproduction par contact sont appellés “ Copie couleur “
7)Certains auteurs ne répugnèrent pas à établir plusieurs copies manuscrites de leurs œuvres : c’est le cas de Rousseau dont on connait , par exemple , quatre manuscrits de “ La nouvelle Héloïse “ établies de sa main pour en faire don à des personnes qu’il désirait honorer .
8)La “ Copie “ fut,dés l’antiquité , une méthode d’enseignement en honneur dans divers pays et à diverses époques : en Mésopotamie,par exemple , c’était la base de l’apprentissage de l’écriture cunéiforme *
9)Le mot est aussi employé de façon vague et pouvant prêter à confusion pour désigner tous les procédés de reproduction : photocopie*, xérographie*, ronéotypie* etc …
10) En matière d’enseignement , la copie est omniprésente et , si le mot désigne le plus souvent un devoir à corriger, il peut aussi stigmatiser l’acte délictueux consistant soit à lorgner vers son voisin soit à faire de larges « copier*-coller « d’extraits du Gaffiot*, d’internet *, ou du « Grand Larousse encyclopédique « des parents …
Les locutions « Relever , rendre, corriger les copies » sont connues de tous et , pour ce qui est de la « Copie blanche « , même ceux qui ne la pratiquent jamais en cauchemardent parfois !!