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5 mars 2022 6 05 /03 /mars /2022 09:28

 

PHOTOGRAPHIE   

              1)Peu après ses  débuts,vers 1827,  la photographie  a été associée au livre,sous forme de “ Calotype *  “.

Les avis divergent quant au premier ouvrage illustré de photographies  entre “Photographs of British Algæ “ de Anna Atkins paru en 1843 et illustré de “ Cyanoptypes  *  “  ,“ Pencil of nature  “  de Fox Talbot paru en  1840 (44 ?) ou les premiers essais de reproduction d’aprés photo datant de 1842 ( “Excursions Daguériennes “ comportant deux planches élaborées d’après des daguerréotypes* par le très complexe procédé de Fizeau).

 Vinrent ensuite dés 1850  Louis Auguste Martin puis Maxime du Camp ( “ Egypte Nubie Palestine et Syrie  “ (1852) et  “Photographie zoologique-(1853 )  “ dont la planche des varans est  restée célèbre,en 1854 “ Épreuves de cartes géographiques ....” de A. et E. Schlagintweit,en 1855  “Quinti Horacii FlacciOpera .... “ testament typographique d’ Amboise Firmin -Didot,en 1858  “ Carmina Omnia “ de Virgile chez Didot ,en  1861 pour “ Horace  “  dans la traduction de jules Janin, »Le bois de Vincennes … » d’Émile La Bédollière (1866)  etc                      

Il semble que l’une des premières œuvres littéraires illustrées en France par la photographie ait été une édition des œuvres de Musset publiée en 1867,par l’éditeur Charpentier en 10 volumes au format « in 18° Charpentier «

              Pour ce qui concerne les ouvrages médicaux ou d’anatomie le premier exemple de très large utilisation de la photographie est : «  Album de photographies pathologiques «  de Guillaume-Benjamin Duchenne paru en 1862 pour compléter « De l’électrisation localisée « 

              La première imprimerie photographique fut celle que Louis-Désiré Blanquart-Evrard ouvrit à Lille en 1851.

              Parallèlement à ces parutions , certains ouvrages sont enrichis de photographies contrecollées  comme par exemple “Contemplations  “ de Victor Hugo, “ Profils et grimaces  “ D’auguste Vacquerie dont on connaît respectivement six et sept exemplaires (1856) enrichis de photographies contrecollées soit directement dans les blancs * du livre soit sur un feuillet * monté sur onglet * ou les “ Mémoires de Rigolboche  “ (1860) dont les exemplaires sont ornés d’un frontispice photographique contrecollé dont on connait au moins cinq variantes ...

              Les premières photographies publiées dans la presse datent de 1860 (Lincoln ) puis se succèdent les “ premières “ ...premiers cadavres ( 1863),première “ une * “ (1880) ,première catastrophe naturelle (Montagne Pelée 1902),première “Photo-fiction “ (Le Louvre en feu -1905) etc ...

              Il semble que la première revue régulièrement illustrée de photographies véritables ait été « L’illustration photographique «  qui paraissait en 1865 et dont chaque numéro comportait une photographie contrecollée réalisée par le photographe et rédacteur  en chef Auguste Muriel.

              Ces illustrations photographiques des premiers temps ont souvent mal résisté au vieillissement  et divers défauts sont rapidement apparus (pâlissement , miroir  * d’argent , dégradations diverses  ...) qui ont nui au crédit de la jeune technique

              Bien que rapidement supplantée par les procédés de reproduction  la photographie véritable n’a jamais totalement disparu des livres et le procédé de la “ Photo-collée  “ bien que marginal existe encore de nos jours dans des collections de faible diffusion telle “ Hotel du grand miroir  “ de l’éditeur Fata Morgana.

              La Photographie  apparut  ensuite comme élément intégré dés que les procédés d’impression ( phototypie*,héliogravure* etc...) ont permis sa reproduction sur papier l’un des premiers livres entièrement réalisé par un procédé photographique étant “Ornati presi da graffiti ....” recueil de planches décoratives paru en 1870.

             

              L’un des premiers livres scientifique illustré de photographies fut un,  : “ Album de photographies pathologiques “ daté de 1862 suivi du catalogue du musée Dupuytren en 1877.

              L’un des tous premiers albums photographiques pour enfants est un livre “ Minuscule  *  “ (5 x4 cms ) comportant neuf photos observables à l’aide d’une loupe intégrée dans l’un des plats et vendu,vers 1865  passage   Jouffroy à l’enseigne “Aux enfants sages “    puis apparurent des albums illustrés photographiquement comme le “ Cendrillon “ édité par Capendu en 1900 présentant des scènes reconstituées et photographiées .

             

                              Dans ses débuts  l’utilisation de la photographie fut l’objet de controverses et de débats opposant ses tenants aux partisans de l’illustration ….Lamartine dit de  la photographie qu’ »…elle ne sera jamais un  art  mais un plagiat  de la nature par l’optique «  …les artistes la qualifient d’ « d’art de la décadence qui fossilise la rêverie … »

              Une fois ces polémiques apaisées,sans évincer l’illustration ,   l’utilisation de la photographie  s’imposa aussi bien pour les ouvrages documentaires que pour les fictions et les ouvrages scolaires

              Dans les publications destinées au grand public la  première photographie apparut  le 31 Mai 1890 dans “ L’illustration  “ .

              L’une des premières publication utilisant la photographie non plus comme élément rapporté mais en l’intégrant au texte  fut : «  Croquis parisiens.Les plaisirs du Dimanche ,à travers les rues «  de Georges Montorgueil illustré de clichés de Gervais Courtellemont  (1896)

              Les premiers clichés en couleurs apparurent dans “ L’illustration  “ vers 1904 et  “ Science et vie  “ vers 1918....

 

              Devant la multiplication des illustrations photographiques il était inévitable que des ouvrages soient publiés sur cette question …la premier d’entr’eux paraît être  « L’illustration du livre moderne & la photographie «  de Jules Pinsart  (Lévy-1896)

              De simple complément qu’elle était à ses débuts la photographie est souvent devenue un élément essentiel de certains ouvrages :c’est le cas ,entr’autres, des photo-romans* apparus dés le début du siècle et on peut noter aussi que sa présence a considérablement accru l’intérêt des catalogues * de libraires qui en comportent .            

              Elle est aussi ,de nos jours ,le sujet même de nombreux livres et les livres “ de photographe  “ sont une catégorie à part entière , certains d’entr’eux pouvant s’apparenter aux “ Livres d’artiste  * “ : les livres de Brassaï (« Paris la nuit -1933),Robert Doisneau , de Germaine Krull, d’Izis, de Cartier-Bresson (« Images à la sauvette -1952) ,de Ylla ,de William Klein («  New-york-1956),de robert Frank ( «  Les américains -195/8),de Larry Clark (« Tulsa-1971) entrent dans cette catégorie et certains éditeurs s’en sont fait une spécialité ( Delpire, Le Chêne, Acte-Sud, Scheer ....)

              Il existe bien sûr des bibliographies * concernant ces ouvrages : «  The book of 101 books «  de Andrew Roth (2001), »Le livre de photographies, une histoire «  de Martin Parr (2004)

              Les collectionneurs de photographies sont des “Photoliphilistes 

              Si les photographies les plus anciennes et , dans une moindre mesure , celles antérieures aux années 60 sont en raison de leur prix inaccessibles à un grand nombre d’amateurs ,on peut remarquer que les productions imprimées actuelles ,très abordables, risquent de devenir assez rapidement recherchées en raison de la vogue grandissante de la photographie numérique qui peu à peu réduit la part de la photographie imprimée et risque de la faire disparaître …

              Le thème de la photographie apparait dans un certain nombre d’œuvres littéraires,en particulier dans le genre fantastique ou sont exploitées les vieilles craintes de voir se produire le vol de son âme par l’intermédiaire de l’image ou les phantasmes de voyage dans le temps  : “Lumière Rouge “ de David J. Schow,”Une vie en papier  “ de Georges -Olivier Châteaureynaud , “Le jeune homme , la mort et le temps  “ de Richard Matheson sont de cette veine ...

              On peut remarquer pour conclure que , pour faire l’historique de la photographie en couleurs les spécialistes doivent se référer fréquemment aux images imprimées car les premiers clichés , très instables , soit n’ont pas survécu soit sont totalement dénaturés ...

              Les spécialistes sont souvent en désaccord sur l’influence  exercée par  la photographie à ses débuts  sur la gravure  car nombre de graveurs cessèrent de travailler “ d’aprés nature  “ pour réaliser leurs œuvres “ d’aprés photo “ ou du moins s’aidairent  de photographies pour compléter les séances de pose...le portrait de Baudelaire figurant en frontispice * de la seconde édition des  “ fleurs du mal  “ est l’objet d’une telle querelle d’experts ... 

              Le même Baudelaire s’insurgeait contre la photographie  en tant qu’art mais lui reconnaissait des vertus de sauvegarde : « Qu’elle sauve de l’oubli les ruines pendantes ,les livres, les estampes  et les manuscrits  que le temps dévore …..elle sera remerciée et applaudie «  (« Salon «1859-  in «  Œuvres »T2-)

              A l’inverse , d’autres cherchèrent des procédés photographiques se rapprochant de la gravure en ne conservant que les traits essentiels ; c’est le cas , par exemple , de la photographie Galtonienne * 

              La photographie a définitivement conquis,et parfois même abusivement ,  les livre scolaires et scientifiques  à partir du milieu des années 60 évincant presque totalement le dessin pourtant fréquemment plus informatif  et clair ….

              Nombre de bibliophiles  continuent cependant à lui préférer l’illustration classique  et privilégient aquarelle, peinture, dessin à ses dépens ....

              Cependant , la photographie isolée  qui n’avait durant fort longtemps que peu  suscité l’intérêt des amateurs et collectionneurs   , se voit à présent promue  au rang d’art à part entière  .

      Ses tirages signés et numérotés  sont recherchés au même titre que les œuvres telles que gravures*  ou lithographies * et font l’objet  d’un classement semblable   distinguant  tirages d’époque ou Vintage ,Tirages tardifs,Tirages posthumes, Retirages , Contretypes, Tirages de presse,etc...certains d’entr’eux  atteignant des prix considérables sur le marché de l’art ....

              2) Les procédés de composition faisant appel à la photographie sont devenus de plus en plus nombreux  à partir du début du XIX°  siècle.

              Les précurseurs en furent Muller  puis Bawtree et Lee ( Machine “ photoline” - 1915) et Robertson (1922) bientôt suivis de Hunter et de Uher .

             

              3)Les plaques et papiers photographiques nécessitaient des papiers spéciaux pour leur emballage : ils devaient être parfaitement opaques et ne pas  comporter d’ impuretés et ne pas générer de poussières ...

              4)Dés son apparition la photographie a excité l’imagination des chercheurs qui se sont ingéniés à trouver une foule de procédés pour l’améliorer et pour remédier aux défauts apparaissant au fil du temps sur les épreuves (: Daguerréotype*,Papier salé* , albuminé * ou au gélatino-bromure d’argent ,Cyanotype *,Tirage au Charbon * etc ..       

Et c’est ainsi que,dans les livres de “ Trucs * et recettes  * “  on trouve des  “remèdes “ pour revivifier les épreuves pâlies, faire disparaitre les “ Miroir * d‘argent “ , faire réapparaitre les images disparues , etc..etc..

              La conservation des documents photographiques  et des films suscite de nombreux problèmes auxquels tentent de répondre les spécialistes et le “centre de conservation des documents graphiques  ”.

              Les premiers supports  à base de nitrate de cellulose   sont  très inflammables , voire explosifs et nécessitent de nombreuses précautions de stockage ;ils ont été remplacés depuis 1955  par des supports en acétate de cellulose ...qui  se dégradent  en produisant de l’acide acétique ...

              La gélatine de certains autres supports gonfle en présence d’humidité , les photographies en noir et blanc voient leurs demi-teintes virer au jaune en proportions variables selon les marques de papier ..

              Ces inconvénients imposent un sévère traitement  de  l’air des locaux de stockage tant en ce qui concerne les apports extérieurs que pour les gaz dégagés par les produits stockés eux-mêmes(Photos, plastiques,encres, vernis du mobilier etc ..)

              5)La photographie  suscitant le portrait il était fatal que nombre d’écrivains soient ainsi  « saisis «  à leur table de travail ….mais bien peu de ces portraits  sont naturels et , la plupart montrent des écrivains »endimanchés «  et dans des attitudes peu naturelles …plus intéressant est le décor  qui les entoure …encore que l’on puisse craindre que les plus désordonnés , répugnant à étaler leur nature , aient procédé à quelques rangements préalables !

              François Nourrissier en a dressé une typologie dans « L’écrivain à son bureau » : musée pour Guitry et Breton , Académique pour Henriot,cossu pour Troyat,riche pour Pagnol , hobereau pour Robbe Grillet , Quay d’ Orsay pour Giraudoux  auxquels il convient d’ajouter les «  Fatras* »variès  de quelques autres écrivains .dont Jean d' Ormesson n'est pas le moindre .....

 

              Un autre problème est la photographie de l’auteur insérée dans la note* de présentation , sur un rabat* ou sur la «  Quatrième* de couverture *  …elle a ses défenseurs et ses adversaires  …et je ne trancherai pas !...parmi les détracteurs , on peut citer Annie François qui dans «  Bouquiner » écrit en 2000 : « Elle m’agace aussi , cette photo .Il est inopportun,cet auteur,.Je l’imaginais glabre et sec . C’est un barbu rondouillazrd.Je la croyais glorieuse  et rurale et c’est une greluchonne minaudière « 

 

                       6)L’apport de la photographie en matière d’étude de l’acte d’écrire lui-même et de l’écriture , a été très important   en permettant  reproduction illimitée, agrandissement , montages de comparaison , chronanalyse décomposant les mouvements , détection des falsifacations etc …

 

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