KITSCH
Le mot désigne un ouvrage laid * ou de mauvais goût (les moins « langue de bois *« disent “ Gueulard * “ les autres , par antiphrase , « Doré sur tranches * « ) ,au décor outrancier,pompier * ,présentant des surcharges,des fanfreluches *,mal fini ,inauthentique :tout ce qu’il faut pour faire fuir un bibliophile sauf si celui-ci recherche justement ce type d’ouvrages en raison de leurs outrances !
Ce mot allemand désignant l’action de ramasser la boue dans les rues commença à être employé vers 1870 avec le sens de “ Bâclé “ ou “ Faire du neuf avec du vieux ...” et il semble avoir été introduit en France par Abraham Moles à propos d’un essai sur la déviation de la sensibilité dans les arts plastiques publié par la maison Mame à Tours .
Après une première éclipse il reparut dans les années 30 ..et disparut à nouveau pour revenir d’actualité de nos jours .
Plutôt destiné aux objets matériels on le rencontre pour désigner le décor ou la reliure d’un livre mais il peut aussi qualifier des œuvres littéraires présentant ces caractères .
On peu lire aussi les qualifications approchantes anciennes de “ Billebarré * “ et “ Riolé * -piolé “ ou, plus récente mais inusitée de “ Coruscant * “ ou encore l’américanisme “ Camp * “ et le québécisme “ Quétaine * “ et le néologisme « Bling-Bling * ‘
Léon Paul Fargue dans “ Le Piéton de Paris “ utilise le mot comme synonyme de “ Chromo * “
Il faut remarquer que la notion de kitsch n’est pas exempte de la forme de snobisme* poussant à mépriser de façon systématique ce qui rencontre le succès et l’estime populaire …ou , au contraire , à le promouvoir ostensiblement dans une démarche au second degré .
C’est ce que pratiquèrent certains hommes de lettres comme , par exemple , Courteline , qui avait rassemblé une invraisemblable collection d’objets de mauvais goût : chromos*,presses-papier ,vases etc ….et que pratiquent encore certains qui , au cours de leurs voyages s’efforcent de trouver pour leurs amis les cadeaux les plus kitsh possibles