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28 septembre 2020 1 28 /09 /septembre /2020 10:44

L'OR                               

 

                                    1)L’or a été  utilisé de diverses manières dans le domaine de la reliure et de l’enluminure :

                        -Adhésif:sur une feuille support

                        -En poudre ou moulu :mélangé à de la gomme arabique puis séché et souvent présenté dans une coquille d’ou l’appellation “d’or en coquille”.(les décors réalisés avec cette techniques sont parfois dits “ Poudrés d’or “ )

                        -Battu par le “ Batteur* d’or “ en très fines feuilles d’environ 5 microns  se présentant en carnets de 25 feuilles d’environ 9 centimètres de côté

                        -En massif comme pour la reliure d’un manuel de prière ayant appartenu à Élisabeth d’ Angleterre. 

 

                        L’appellation «  Reliure plein-or «   se rencontre parfois  mais , selon les auteurs peut prendre des sens divers : pour Rouveyre  ce sont des reliures à décor doré à la plaque *, pour d’autres ce sont des reliures à décor doré au petits fers * occupant la totalité des plats , voire aussi des contreplats *et certaines reliures « à  la fanfare * «  ont pu être ainsi qualifiées..

Sans trancher le débat , on peut noter que dans tous les cas ce sont des reliures dans le décor desquelles l’or domine en occupant un maximum d’espace …

                        On connaît quelques ouvrages dont les contre-plats et les pages de garde * sont qualifiés de  « Plein-or «  car  réalisés  à l’aide d’une feuille d’or .

 

                                   2)Lettre d’or:

                        -Au sens propre: lettre ornée à l’or sur les anciens manuscrits dont certains , comme les “ Sutras  *  “ devaient être entièrement rédigés en lettres d’or (Il a existé dans la Grèce ancienne une catégorie d’écrivains spécialisés nommés “ Évrivains d’or  “ )

                        On connaît quelques autres exemples anciens de manuscrits entièrement rédigés en lettres d’or comme , par exemple  ,une copie d’Homère sur parchemin pourpre offerte à l’empereur Maximilien par sa mère au III° siècle et qui aurait été détruite, ainsi qu’une bible « d’un poids de quinze livres «  reliée en or , dans l’incendie de sa bibliothèque par les iconoclastes * ou le “ Livre de Durham  “ en Angleterre vers 700 ou les “ Heures * “ de Charles le Chauve  

                        Quelques essais de typographie directe par application d’une feuille d’or sur les formes * et passage à la presse * ou par utilisation d’une encre imitant l’or ont eu lieu  ....on peut citer en exemple de cette technique un ouvrage sur le couronnement de Georges IV paru en Angleterre au début du XIX° siècle ,un “ Daphnis et Chloé “ édité chez Renouard en 1833 et  une édition de 1899 de l’annuaire mondain “ La société et le high-life “ de Ehret.

                        On prête à J.B. Audebert la primeur des impressions dorées pour son « Histoire naturelle des colibris … » parue en 1800….

                        Il y aurait aussi eu un exemplaire  des “ Éléments “ de géométrie d’ Euclide imprimé à Venise vers 1480 par Erhardt Ratdolt à l’aide d’une encre spéciale à base de poudre d’or.

                        Il faut cependant noter que l’écriture en lettres d’or n’offre pas une bonne lisibilité et fatigue rapidement la vue ...

 

                                   -Au sens figuré,passage ou citation mis en exergue de façon très visible comme lorsque l’Harpagon de Molière séduit par l’adage “ Il faut manger pour vivre et ne pas vivre pour manger  “ s’écrie “Je ferai graver ces mots en lettres d’or sur ma cheminée  ! “ .

 

                                   -Il a été de mode au XIX° siècle d’utiliser  des encres dorées conçues pour l’écriture sur des papiers de couleur....   le “ Manuel des élégants et des élégantes  “ de 1805 les  recommande en ces termes  : “ Rien n’est plus digne d’une petite maîtresse que d’écrire un billet  avec de l’encre d’or sur du papier rose marqué de jolies vignettes  .....”

 

 

                                                           3)Livre d’or:

 

                                         3-1)Certains livres ou “ Lamelles *  “  ont été rédigés sur un support en or ou ont été écrits ou reliés avec ce métal précieux soit pour leur conférer du prestige , soit en raison de son inaltérabilité  et  certaines bibliothèques de l’antiquité sont réputées avoir comporté des livres d’or comme , par exemple, la bibliothèque de Delphes  qui abritait entr’autres un livre d’or d’ Aristomaque d’Érythrée.

                                   L’imagerie ancienne eût parfois recours à ce métal et  la ville de Nuremberg  s’était autrefois fait une spécialité des images  imprimées sur or,  pratique qui perdura jusqu’au XIX° siècle …

                        L’emploi de ce métal  qui avait pratiquement disparu est en passe de redevenir d’actualité puisque , parmi  divers autres  procédés ,figurent  des disques optiques-numériques en or massif   qui permettraient de stocker d’énormes quantités de données ….et , surtout , d'espérere les pérenniser ….

 

 

                                    3-2)Livre détenu par une institution ou un organisme  et ou sont  mentionnés ses bienfaiteurs et ses illustres visiteurs qui ,souvent y inscrivent des  dédicaces dont certaines constituent  * .des “ perles* “ comme celle qu’écrivit un visiteur enthousiaste de la tour Eiffel en 1889 ...“Je promets d’appeler “ Eiffeline “ ma première petite fille “    !!!

 

Il y eût une circonstance,rapportée par Youki dans ses mémoires ,  ou un “ Livre d’or “ mérita textuellement son appellation c’est lorsque le dialoguiste  Henri Jeanson inscrivit sur le “ Livre d’or “ du café Raoul à qui il devait une somme d’argent très importante : “ Je reconnais devoir à Mr. Raoul la somme de .....” sous laquelle Mr. Raoul inscrivit : “ Pour acquit -Raoul  “

 

                        Le “ Petit livre d’or  “ est une série de livres pour enfants diffusée à partir de 1949 par les éditions “ Cocorico  “ qui eût un succès considérable et tira à plus de 50 millions d’exemplaires ...

 

                                               4)L’or est, en raison de son inaltérabilité ,  la matière de prédilection pour la confection des plumes * de stylographes  * et les variations que cette production a données sont infinies .

                       Sa relative mollesse  est compensée par la mise en place de pointes en métaux  durs tels que l’iridium* et les plumes sont déclinées en diverses tailles et souplesses pour d’adapter aux différents types d’écritures .

 

                                               5)Certain sceaux * apposés sur les documents anciens   étaient en or : c’est le cas de la” Bulle*  d’or  “  scellant l’ancienne constitution de l’Allemagne “ ou du traité * conclu entre la France et le Laos en 1895 qui comporte un sceau en or pesant ...5 kilos  !

 

                                               6)Certains décors du XV° siècle dits en “ Or basané “ sont des décors de reliures dorés réalisés sur du cuir .

 

                                               7)Le “ Drap d’or “ , tissu brodé de fils d’or a été utilisé pour la confection de certaines reliures * ou chemises*  de livres anciennes .

 

                                               8)Certaines œuvres littéraires  font allusion à l’or dans leur titre : “ La fièvre de l’or  “ de Jack London  (#1909 ) , “ L’Or  “ de Blaise Cendrars ( 1925),”L’or du Cristobal   “ de T’sertevens ( 1936)  etc ....

              Les «  Vers d’or « de Pythagore sont des préceptes moraux venant en appui de l’enseignement pythagoricien .

 

                                               9)L’ “ Or de Menheim  “ était un alliage de cuivre imitant l’or plus communément appelé “ Pomponne  *  “  

 

              10)Le «  Nombre d’or «  désigne deux choses différentes :

 

1)Avec   le nombre «  PI * «n    le » nombre  d’or «  est celui qui a suscité le plus d’écrits exclusivement dédiés à un seul nombre.

                        D’une valeur de 1+55 = 1.618…. suivi d’un nombre infini de  décimales c’est , comme «  Pi «   un nombre irrationnel et transcendant .

                        Depuis 1914 et à l’initiative de Théodore Cook il est désigné par la lettre grecque «  Phi » ( « φ « )  en hommage au sculpteur grec Phidias qui l’employait.

                        Une multitude d’expériences et d’observations ont prouvé que ce nombre se retrouvait dans les proportions des objets, monuments, œuvres d’art et même êtres vivants (écartements des feuilles des végétaux , position du nombril ..etc ..)et il a donc été très souvent utilisé par les architectes,peintres, relieurs, sculpteurs,éditeurs,journalistes et même poètes …

                        A leur usage ont été réalisés des tableaux, canons *  ou abaques * de proportions respectant ce rapport (« Modulor «  de Le Corbusier par exemple .. )

                        La connaissance du nombre d’or paraît extrêmement ancienne et la première trace connue en a été relevée dans le temple immergé  d’Andros qui date de 10000 ans puis on a    mis son emploi en évidence dans la construction de la pyramide de Chéops (2800 Ajc.)et , ensuite, les exemples se multiplient :Grèce V° siècle ajc., Euclide III° siècle ajc. ….

                        Les premiers écrits occidentaux le concernant apparaissent en 1498 avec « De divina proportione «  de Luca  Pacioli mais ce n’est qu’à partir du XIX° siècle que ce nombre va prendre,avec les écrits d’Adolf Zeining , la dimension mystique qu’on lui connaît aujourd’hui.

                        Le XX° siècle a produit une foule d’ouvrages le concernant , la plupart  très sérieux comme par exemple «  L’esthétique des proportions dans la nature et les arts et le nombre d’or «  de Martilaghyka (1927), et quelques autres nettement moins qui  « détorquent * «  la réalité pour faire apparaître  de force des «  φ «  partout !

                        Le nombre infini de décimales du nombre d’or a, tout comme pour «  PI* « , suscité la verve des chercheurs et , pour l’instant, le record du nombre de décimale s’établit à 10 000 000….

                        Certains, comme Félicien Challaye dans son «  Esthétique «(1934)   parlent de «  Section dorée « qui serait « le rapport ou la première des quantités est à la deuxième ce que celle-ci est à la somme des deux autres « 

                        D’autres études mathématiques poursuivant le même but ont été menées comme par exemple , celles de  Leonardo Fibonacci    concernant la «  Suite * «  éponyme .

 

                                               2)Il a existé par le passé  un système de mesure du temps dit «  Cycle* du nombre d’or « ou «  Cycle de 19 ans  «,introduit par Méton en 432,et   basé sur le fait que le  cycle lunaire se reproduit à l’identique tous les 19 ans .

Sa connaissance est indispensable pour dater précisément certains manuscrits de cette époque

 

 

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