BUVARD
1)Papier non encollé destiné à éponger l’encre (on dit aussi “brouillard * ”).
Le papier buvard présente quelques analogies avec le papier Joseph* ou emporétique* .
Aprés avoir éliminé le séchage au sable * , le buvard a quasi disparu à son tour avec la diminution de l’usage de l’encre……on peut , à ce propos noter le fait qu’à son apparition , le stylo-bille fit l’objet d’une intense campagne publicitaire via le buvard (les buvards illustrés par Savignac pour Bic par exemple ..) alors qu’il se préparait à provoquer sa disparition !!
Quelques uns de ces buvards publicitaires portent le cachet de l’organisme les ayant offerts ….
Son utilisation avait suscité la création de nombreux objets tels que sous-mains*(parfois eux-mêmes nommés “Buvard “ ...) recouverts de buvards , tampons* buvards déclinés à toutes les modes et dans toutes les matières,nécessaires à écrires ,eux-même nommés aussi “Buvard “,et analogues aux “ Papeteries * “ ,règles munies de buvard pour éviter les taches etc ...
Durant toute la période ou il fut en usage ,le buvard constitua,en outre, un support publicitaire privilégié, parfois inclus dans des agendas * dits “ Agendas-buvard “ ,le premier et l’archétype de ceux-cis étant l’ “ Agenda-buvard du bon marché “ ( 1876) .
Mais les présentations les plus classiques des buvards publicitaires étaient soit un format rectangulaire un peu plus petit qu’un cahier ou , plus rrarement une découpe à la forme du produit vanté .
Ce support n’a pas été dédaigné par des illustrateurs de renom parmi lesquels on peut citer Savignac,Poulbot, Rabier, Morvan, Bellus, Faizant,Saint-Ogan,Lemmel,Gerbault etc ….
Ces buvards sont ,aujourd’hui,un thème de collection qui rassemble de nombreux amateurs appellés :“Papyrencausbibephiles “ , “ Papibévérophile “ , ou »Papibévéristes «
Depuis longtemps utilisé en feuilles isolées le buvard , à ses débuts , était presque toujours présenté en cahiers eux-mêmes nommés “ Buvard “ utilisés soit en en détachant les pages soit comme nos actuels “ Parapheurs * “
Il démontra à maintes reprises son manque de discrétion en révélant par examen dans un miroir,les inscriptions dont il avait gardé la trace .
Décliné en diverses couleurs , c’est cependant le rose qui fut le plus courant et ceci au point de donner l’appellation de “ Rose - buvard “ à une nuance pâle de cette couleur...
Il a existé en diverses qualités à la capacité d’absorbsion variable , un bon buvard se reconnaissant au fait que en en immergeant partiellement une bande dans l’eau celle-ci monte par capillarité de 10 cms. en 10 minutes .
Voué par essence à un rôle modeste on n’en trouve que peu de mentions dans la littérature ...citons cependant cet envoi de Colette a un célèbre bibliophile Belge incluant le titre imprimé et rédigé sur un livre au papier poreux : “ Pour Mr.Louis Koopman avec le regret que “ Le Toutounier “ ,ce “Chine”,se conduise comme un vulgaire buvard ...”
On peut rencontrer l’appellation familière « Buveton « et le canadianisme « Blotting »
Le papier buvard a parfois été utilisé en reliure en l’insérant sous le revêtement des plats des livres afin de leur donner une certaine souplesse au toucher .
Il a existé des tampons-buvard constitués d’un bloc de matière poreuse analogue au plâtre censés éviter le fastidieux remplacement des feuilles …leur succès fut limité …
Enfin , sa capacité d’absorption a suscité l’expression roumaine « Boire comme un papier buvard « pour exprimer l’intempérance ;
2)Par une cocasse interversion de sa fonction première qui est d’assécher , il servit souvent d’antisèche * pour des écoliers peu scrupuleux ...
3) Et je suis certain que nombre d'entre vous on gardé un agréable souvenir de l'acte iconoclaste consistant à accrocher un pantin de papier au plafond de la classe à l'aide d'une boulette de buvard mâché ....
DICTIONNAIRE DU LIVRE DE TITIVILLUS