TEXTO ou TEXTUO
1)Expression familière signifiant « textuellement «
2)Forme d’écriture abrégée utilisée pour la rédaction de mini-messages* (SMS) sur les téléphones portables ou sur internet : le nombre de caractères disponibles étant limité sur les téléphones portables et la rapidité étant de mise sur internet l’écriture “ Texto” utilise les ressources de la phonétique* et des “ Épelures * “ et fait fi de l’ortographe et de la syntaxe ...par exemple :
“T O Q P ? “ “ T 1 G Ni ! “ (t’es un génie ! ) “ Kestufé ? “ “ Je T’M “ “ Je Tcri 1 letR “ etc....etc...
Pour ce qui concerne internet ce langage est parfois appelé : “ Chat speack “ (un “ chat “ est un forum de discussion ...) et les acronymes issus d’expressions anglaises ont tendance à y proliférer comme , par exemple : « LOL »(« Laughing out loud »-« Je rigole bien « ), « FAQ » (« Frequently asked questions « -« Questions fréquemment posées « )ou « NRN »(« Not reply necessary « ) etc…etc …
Un complément est constituée par l’écriture “ Smileys * “ qui n’utilise que des signes typographiques tels que l’apostrophe* ou la virgule , et par les « Émoticones* « « Binettes * « ou « Frimousses * « qui sont de petites icones permettant d’exprimer une nuance ou un sentiment
Si la démarche est logique on peut craindre qu’elle ne déborde son cadre initial (c’est déjà fait dans certaines bandes dessinées ....) et ne devienne un moyen d’expression à part entière en appauvrissant considérablement le langage .....
On peut toutefois remarquer que ,sans s’appeler ainsi,cette écriture a eu des précédents au siècle dernier et même bien avant d’abord pour la réalisation d’inscriptions figurant sur des objets sentimentaux (médaillons en cheveux ,broches ou bagues * à secret etc..) il était en effet courant de trouver sur ces objets des inscriptions telles que :” Celle Q jeme mem mera “(XVI°siècle ) ”L fait mes D I C “ (elle fait mes délices )-”Du bien MÉ “ ou ,plus explicite : “ L A C D “....ensuite pour une certaine forme de poésie dit “ Alphabétique * “ dont les rimes étaient constituées de lettres lues phonétiquement .
Certains auteurs se sont amusés à composer des phrases écrites de la sorte comme , par exemple , Alphonse Allais qui écrivit :
« AID KN NE OPI D IN E L IA ET LV . LS MIT AT «
(“Haïdé Cahen est née au pays des hyènes et elle y a été élevée .Elle est sémite et athée « )
Il subsiste ,de nos jours,une reminiscence de cette pratique dans la fameuse “ Médaille d’amour” diffusée par le joaillier Augis et comportant l’inscription : “ + qu’hier et - que demain “ qui reproduit en abrégé les vers de Rosemonde Gérard : “ Car vois-tu chaque jour je t’aime d’avantage,Aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain ...”
Un autre exemple d’emploi ancien est cette réflexion triviale du peintre Marcel Duchamp qui,parlant de la Joconde , écrivait irrévérencieusement en 1925 : “ L H O O Q “ !
Plus anciennement encore on trouve trace chez certains écrivains de l’emploi d’abréviations s’apparentant à ce langage : c’est ainsi que Montesquieu notait “ Dita Sit “ pour “ dit Tacite “ , “Bultin “ pour “ Bulletin “ et” Astrix “ pour “ Astérisque * “ ....
Les rébus * ) en ont fait un fréquent usage et, si la mode s’en est quelque peu éteinte, elle a longtemps persisté sous la plume des potaches pour qui le détournement des matières du programme fut un agréable et iconoclaste divertissement : citons comme seul exemple la formule chimique d’un objet bien connu : « 100 HO7 LHO L100 « …..
Enfin , notons que Philippe Berger ,auteur de « Histoire de l’écriture dans l’antiquité «(1891) , prévoyait dès la fin du XIX° siècle que l’écriture future serait avant tout utile et pratique et ne se préoccuperait pas de « fioritures grammaticales ou littéraires » et il faisait remarquer que pour traduire le mot « Aime « l’écriture classique a recours à quatre voire à six(Aiment..) lettres alors qu’une seule suffit ( « M « )en écriture phonétique …
3)L’expression “ In texto “ est parfois rencontrée comme synonyme de “ In * texte “ pour désigner une gravure ou un dessin inséré dans le corps d’une page