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7 septembre 2018 5 07 /09 /septembre /2018 09:35

TATOUAGE    

                                   Catégorie particulière d’écrit consistant  à «  tatouer «(on dit parfois «  Encrer «  ou anciennement «  Matacher * «    ) des  inscriptions   indélébiles nommées «  Tatouages «  ou , anciennement « Tattow « ,à même la peau d’un individu à l’aide d’encres spéciales , d’aiguilles ou d’un instrument nommé “ Dermographe  * 

                                    La question de savoir si les tatouages doivent être considérés comme une écriture s’est posée très tôt et , déjà en 1838, l’ingénieur hydrographe Svincendon Dumoulin écrivait à propos des polynésiens  : « Les chefs …se font remarquer par le nombre et la complication de ce genre particulier d’hiéroglyphes * dont les signes paraissent avoir quelque signification .. » ….phrase qui paraît bien indiquer qu’il considérait le tatouage comme une réelle écriture .

                                    Dans certaines civilisations anciennes l’art du tatouage a été très répandu (Chine antique ,Egypte ,Pictes, Gélons de la mer noire , Maoris,peuplades africaines utilisant l’écriture « Nsibidi *»   par exemple) et l’on y a souvent attaché une connotation magique,le but recherché étant de se protéger des maladies , des influences néfastes etc ...

                                     Lors des grands pèlerinages du Moyen-Âge des tatoueurs officiaient pour inscrire  des images  pieuses sur le corps des pèlerins qui le souhaitaient .

                                     Les motivations sont religieuses , culturelles (mode ) ou  superstitieuses car certains sujets sont réputés bénéfiques : c’est ainsi que , dans la marine américaine , un cochon et un coq tatoués sur le pied gauche sont réputés  protéger de la noyade , le tatouage prenant alors valeur de talisman * .  

                                    Certains tatouages sont obtenus sans encre  à l’aide de scarifications dont la cicatrisation laisse une trace .

                                   Hormis les cas ou le tatouage est culturel  et  représente un rite  social , il a été  durant longtemps  considéré comme la traduction d’un manque de maturité affective mais , la vogue actuelle dont il bénéficie amène à tempérer fortement ce jugement .

                                   Si l’art du tatouage a suscité de nombreuses recherches ,l’art d’en enlever les traces (“ Dermabrasion  *   “ ) n’est pas demeuré en reste et nombreux furent les procédés plus ou moins efficaces proposés pour les effacer ...

                                  Certains proposaient la superposition d’un second tatouage à la poudre de marbre rose ,d’autres un brûlage à l’ammoniaque suivi d’un raclage chirurgical  .....

                                 Malgré l’apparition de moyens plus modernes comme le “ Laser Alexandrite  “ l’effacement d’un tatouage demeure toujours une délicate et aléatoire opération  !

                                  On rencontre fréquemment l’anglicisme  “ Tatoo”   pour le désigner .

                      La désignation maori traditionnelle «  Moko « a eu cours dans les années 30  comme en atteste le roman de Henri la Barthe alias - Ashelbécé – « Pépé le moko «(1931)  mais on ne la retrouve plus guère à présent que dans les enseignes ou les raisons sociales des tatoueurs ,parfois d’ailleurs associée à l’appellation anglaise sous la forme «  Mokotatoo »     

                                 La présence de tatouages de qualité a parfois suscité l’écorchage du porteur après son décès en vue de l’utilisation de sa peau *(Voir à ce mot )  décorée comme œuvre d’art , pour relier des livres etc ...

                               Si , en général , les amateurs ont attendu le décès naturel du porteur il a existé quelques circonstances ou ce ne fut pas le cas et ou ce décès fut avancé par meurtre , les cas extrêmes s’étant ,semble-t-il ,produits dans  les camps d’extermination nazis ou la peau de  victimes fut récupérée ...

                                

                                     Léonardo Vergani rapporte que lorsqu’ils étaient enfants , Dino Buzatti avait coutume de dessiner des tatouages à l’encre sur ses bras .

                                    Outre «  Moko * «  originaire des régions maories déjà signalé on peut rencontrer certaines appellations vernaculaires comme , par exemple, “ Hadda * » qui a cours dans    la région de l’Afar éthiopien  ( * : Voir à ces mots )

                                   Une forme particulière de tatouage a été utilisé vers les années 20 par certains hopitaux américains  pour marquer les nourrissons afin d’éviter des échanges intempestifs .

                                     Ces tatouages étaient réalisés par insolation de la peau du dos à l’aide d’une lampe de Wood et  au travers d’un pochoir * portant un numéro d’ordre : on provoquait ainsi un “coup de soleil “ artificiel dessinant le numéro et s’effaçant naturellement en une quinzaine de jours ...

                                    Dans l’argot des prisons du XIX° siècle on nommait «  Dessinateur * «  le préposé aux tatouages .et dans l’argot «  Classique «  plus récent on parle de «  Bouzillage « ,de «  Bouzilles «  et de « Brodancheur de cuir « 

              ( * : Voir à ces mots )

 

                                   Les tatouages  étant collectionnés par certains amateurs  on peut s’interroger  sur ce type de «  collection «  qui , outre l’impossibilité de l’échange , impose l’attente du décès du porteur  et , à ma connaissance , ne porte pas de nom…. La pratique la plus accessible paraissant être la collection de photographies de tatouages …

 

                                    On n’a que peu d’éléments concernant les écrivains et «  Gens de lettres «  qui furent ou sont  tatoués et   il semble que les anglo-saxons soient plus nombreux : Rick Moody,Chian Mieville,John Irving

 

                                   Pour le domaine français , il dut y en avoir peu si l’on se fie à ce qu’en dit récemment  Patrick Besson dans l’éditorial d’un grand hebdomadaire : «  Les écrivains ne se font pas tatouer,ils préfèrent écrire. C’est plus facile à déchirer «  et l’un des rares à l’avoir été et à l’avoir revendiqué est Henry Charrière  dit «  Papillon «  en raison du tatouage qu’il portait….mais il y en eut sans doute d’autres … QUI EN SAIT PLUS À CE PROPOS ??

 

                                    Quelques œuvres littéraires ont  mis en scène le tatouage : , «  La peau de Chagrin «  D’Honoré de Balzac (1831), «  Vénus Anadyomène « d’ Arthur Rimbaud (1870) «  Pépé le moko «  de Henri la Barthe ( 1931) « Je te retrouverai » de John Irving (2005), « Just Kids «  de Patti Smith (2010),….à Compléter ….

                            

 

                                   Le tatouage littéraire consistant à se faire tatouer un extrait d’un œuvre littéraire , une pensée ou un aphorisme d’un grand auteur est une pratique ancienne qui ,après être  restée longtemps confidentielle   ,manifeste un regain très net de vogue …Harry Potter faisant figure de best-seller en la matière …

 

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