INVENDU
Ouvrage qui n’a pas trouvé d’acquéreur et qui peut ,avec le temps,prendre un regain d’intérêt .
Les causes de l’insuccès d’un ouvrage sont multiples et peuvent être: le manque de talent de l’auteur ,l’inadaptation à l’époque (trop tôt ou trop tard...),le manque d’actualité du propos ou,au contraire, une actualité trop éphémère ,un sujet trop spécialisé etc....
Les invendus ( ou “ Bouillon * “ ) peuvent aller au pilon*,êtres soldés* à bas prix , ou bien être stockés chez l’éditeur si celui-ci estime que des circonstances favorables à une nouvelle mise sur le marché peuvent se présenter à l’avenir (Solution de moins en moins pratiquée car les problèmes de l’espace nécessaire et du coût d’ un tel stockage se posent très vite...)
Pour des raisons de prestige un certain secret est entretenu autour des chiffres réels d’invendus que l’on peut cependant estimer à environ 150 millions d’exemplaires....le rapport Gaymard de 2009 estime le taux d’invendus à 24%...
La chose est ancienne et , à l’époque ou fleurissaient les épigrammes * un auteur composa celle-ci à son propos :
“Plaignez,passants,ce pauvre auteur !
Las ! son sort fut bien éphémère
Il naquit chez son imprimeur
Il vint mourir chez son libraire ! “
Il est arrivé que les ouvrages invendus d’une première édition soient remis en vente avec quelques très légères modifications et la mention “2° ou 3 ° édition “ ...et le procédé s’avéra parfois fructueux !
On peut citer en exemple de cette pratique “Vies de Haydn,de Mozard (sic) et de Métastase “ de Stendhal (1814) dont les invendus furent camouflés en rééditions d’abord par Didot en 1817 puis par Levavasseur en 1831...
Stendhal fut d’ailleurs plusieurs fois confronté à la mévente de ses ouvrages et , en 1824 , Mongie , son éditeur , lui écrivait concernant la vente de « De l’Amour » paru deux ans plus tôt : « Je n’ai pas vendu 40 exemplaires de ce livre et je puis dire , comme pour les “Poésies sacrées ” dePompignan :“Sacrées elles sont car personne n’y touche ! ” «