SIGNET
Ce mot,(dont les dictionnaires anciens signalent que le “ G “ ne se prononce pas ...) à divers sens :
1)Ruban de tissu cousu à la tranchefile* d’un livre,de longueur égale à sa diagonale augmentée de 3 centimètres,et servant à repérer un passage.
Les signets portent parfois une “ Rosette * “ ou un « Gland * à leur extrémité .
Leur usage remonte au XIV°siècle. (leur nom ancien était : “Signalié “ ou “ Sinet “ et parfois « Tourne*-feuillet « ) et certains ouvrages ,surtout religieux , peuvent en comporter jusqu’à une dizaine parfois accrochés sur un système nommé “ Pipe * “
Le pluriel qui est normalement “ Signets “ est parfois “Signaux “
2)Bande de carton mince de forme allongée utilisée comme marque*-page et servant souvent de support publicitaire (lorsque ce marque-page est attaché à la tranchefile on parle de signet Captif*)
On peut parfois rencontrer les appellations anglaises « Arrow* Flag « et « “ Book*-mark “ « …
Ce type de signet , apparu en Angleterre vers 1870 puis en France vers 1890 (voir " Marque-page "ci -dessous ..)dans des réalisations en carton fort permettant de les utiliser comme coupe*-papier pour procéder à l’ » ouverture * » des livres , est assez vite devenu un thème de collection à part entière mais ses collectionneurs sont d’avantage amateurs de publicité que de livres...
Il a existé dès le moyen-âge des signets à roulette ou à curseur , permettant le repérage non seulement de la page mais aussi de la colonne et de la ligne d’un passage remarquable ou de l’arrêt d’une lecture ou d’une copie : on peut citer comme exemple ancien de cette pratique le manuscrit « ms 505 » de la bibliothèque de l’arsenal « Catena Aurea » de Thomas d’ Aquin …
Les matières ayant servi à la réalisation des signets sont extrêmement variées : papier, carton , cuir , tissu, dentelle, matière plastique, métal,papyrus,soie,ivoire etc …les dimensions étant variables pour s’adapter au format des ouvrages et les formes épousant parfois celles du sujet de l’illustration .
Certains signets sont conçus sous forme de puzzle permettant de reconstituer une image , d’autres sont personnalisés au prénom du lecteur ,d’autres,généralement métalliques constituent des objets d’art que l’on qualifie plutôt de « Marque*-Page «(Voir à ci-dessous).
Certains ont pris la forme de livres miniatures, lisibles avec une loupe , comme par exemple celui créé par le dessinateur Zach Weinersmith et le designer Katie sekelsky qui présente l’œuvre de Shakespeare « Hamlet « imprimée avec un police miniature de 1.29 point
Les collectionneurs de signets qui ont leurs salons annuels à Malo-les –Bains et à Muret , sont nommés de plusieurs façons : signetphiles ,signetophiles ,marque-pageophiles,marco-paginophiles ,bibliosémiophiles .signopaginophile., Chartasignopaginophiles)..et certains d’entr’eux cherchent à associer signets, cartes* postales ou flyers* présentant une même illustration .
Il est à noter qu’une foule de choses sont utilisées comme signet:carte à jouer,carte de visite ,carte postale,tickets variés ( cinéma etc ..) ,morceaux de papiers divers , etc...certains de ces signets improvisés pouvant,lorsqu ‘ils sont oubliés dans un livre , présenter plus d’intérêt que l’ouvrage lui-même …ou ,selon leur nature , lui causer des dommages : on raconte à ce propos que le poète Jean Cocteau ,recevant un livre qu’il avait prêté et qu’on lui rendait taché,envoya à l’expéditeur un hareng saur accompagné du commentaire suivant :”Vous aviez oublié votre marque-page”....
3)Ancien nom des sceaux* ou cachets * apposés sur les parchemins concernant les affaires courantes.
4)Le mot est parfois rencontré comme synonyme de “ Marque * commerciale “ ou de “ Logo “ ,principalement dans le domaine de l’édition ou de la presse .
5)Le signet a été utilisé comme moyen de divination par les Francs qui introduisait un bâton cylindrique entre les pages d’un psautier , le faisaient tourner et interprétaient le verset désigné par l’extrémité du signet
.
6) « Signet book « est une collection de poche*crée aux États-Unis en 1948 par clivage des éditions « Penguin * «
SIGNÉTOPHILE ou SIGNOPAGINOPHILE
Collectionneur de signets *
En raison de l’immense variété des signets , la signopaginophilie est une collection qui permet de réunir un très grand nombre d’exemplaires “... en 2017 un article d’une revue de collectionneurs signalait un amateur qui en possédait 16000 ..record battu puisque le même journal signale en 2018 une collection en comportant 50000 !
S’il s’agit exclusivement de signets * en papier on les nomme « Chartasignopaginophiles *« les marques-pages de carton sont collectionnés par les « Signopaginophiles « à ne pas confondre avec les « Signetophiles « qui collectionnent les signets * et marques-pages faits dans d’aitres matières…
MARQUE-PAGE
Désigne tout objet destiné à marquer un passage d’un livre :ce peut être le signet* attaché au livre ou non,un morceau de carton décoré ou un objet en métal,ivoire,écaille etc... (qui sert parfois de coupe*.-papier) , une languette * adhésive ou un “ Arrow- * flag “...
Balzac , pour sa part , donne pour symbole de la critique * littéraire “ un poignard marquant la page d’un livre “ (in “ Béatrix “ )
Cet objet du quotidien soulève l’irritant problème de la page perdue auquel tous les lecteurs sont un jour confrontés : le vent, la chute du livre , l’oubli du marque-page ,la manipulation du livre par une tierce personne sont autant de causes obligeant le lecteur à une fastidieuse recherche pour reprendre sa lecture...on ne s’étonnera plus dés lors qu’il ait recours au seul procédé de marquage susceptible de survivre à tous ces inconvénients et que ,narguant les puristes , il corne * les pages de son livre .....
Une question de “ Quiz “ facétieuse consiste à demander à un lecteur s’il est possible d’insérer un marque page ,à son choix , entre les pages 17 et 18 ou 25 et 26 ou 33 et 34 ou encore 49 et 50 d’un livre ...et la réponse sera souvent oui alors que cela est impossible puisque tous les couples cités et leurs semblables commençant par un chiffre impair sont imprimés sur le recto et le verso d’une même feuille .....!
Le marque page est , comme chacun le sait un support publicitaire privilégié et il semble que cet usage ait été initié au milieu du XIX° siècle par des compagnies d’assurances anglaises suivies de près en France par l’hebdomadaire « La gazette du village « paraissant depuis le 7 Janvier 1866.
Plutôt nommé « Signet * « (Voir à ci-dessus) au départ il semble que l’appellation « Marque page « ait été plus tardive mais quel que soit son nom ,distribué le plus souvent gratuitement à des milliers d’exemplaires ,il est omniprésent dans notre environnement
Le marque page est parfois l’objet de déclinaisons artistiques plus élaborées utilisant tous les matériaux et toutes les techniques .
DICTIONNAIRE DU LIVRE DE TITIVILLUS