ÉGÉRIE
Une égérie est une femme * à laquelle on reconnaît une grande influence sur l’œuvre d’un auteur ...elles furent innombrables et celles qui sont passées à la postérité ne doivent pas faire oublier que , probablement , tous les auteurs eurent la leur souvent restée inconnue ...
Le mot viendrait du nom d’une nymphe qui dans la mythologie latine aurait joué ce rôle auprès du roi de Rome Numa Pompilius au VII° siécle Ajc.
La marquise du Châtelet (Émilie de Breteuil ) pour Voltaire , Mme de Récamier pour Chateaubriand , Marie d’orval pour Alfred de Vigny ,Juliette Drouet pour Victor Hugo, Lou Andréa Salomé pour Rainer Maria Rilke , Elsa Triolet pour Aragon ,Catherine Pozzi pour Paul Valéry furent de celles-là mais on pourrait aussi évoquer Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre , Balzac et Madame Hanska et combien d’autres .....!
Certains auteurs (mais pas tous ! ..) reconnurent leur influence comme , par exemple Anatole France qui , dédicaçant “ Crainquebille “ à Mme.Arman écrivait : “ À madame Arman ce petit livre que,sans elle je n’aurai pas fait car,sans elle, je ne ferai pas de livres “ compliment un peu nuançé par la remarque verbale “ Nous en arriverons bientôt à la dictée “ qu’il faisait parfois !
Le mot aurait été introduit soit par Balzac en 1846 dans « Les Comédiens sans le savoir « et dans « La cousine Bette « : « Je serais député, je ne ferais point de boulettes , car je consulterais mon égérie dans les moindres choses « , soit par Musset en 1850…et certains leur ont donné le titre de muse …(voir ci-dessous )
MUSE
1)Les muses de la mythologie étaient neuf déesses attachées aux divers arts libéraux dont chacun a suscité nombre d’écrits ...
En dehors de Clio , Euterpe ,Thalie , Melpomène ,Terpsichore , Erato,Polymnie , Calliope,et Uranie une dixième muse fut parfois inventée par certains :
- Pour louer les nombreuses femmes écrivains de talent comme , par exemple , Avogadro, Fedele,Violante de Ceo,Anne Killigrew,Pernette de Guillet,Deshoulières,Mme. du Deffand sacrée “Muse de l’Encyclopédie “ , Gournais,L’Héritier,Anne de
-Par Voltaire qui disait à ce propos “ ...la saine critique * est la dixième qui est venue bien tard ...” .
-Pour la presse par l’anglais Anthony Troloppe qui ,dans “ The Warden “(circa 1860), créa une “ Dixième muse qui gouverne la presse “ .
-Pour la typographie concernant laquelle on rencontre parfois l’évocation de la muse “ Typosine “ , l’un des premiers a en avoir fait mention étant Jacques Grévin dans “ Gélodacrye “ ( 1561) suivi de Du Bellay qui ne la cite pas nommément mais lui reconnaît ,dans “ Défense et illustration de la langue française “ (1549) , le caractère de dixième muse.
2)Le mot, qui est parfois employé comme synonyme d’ “ Égérie * “ ou d’ “Inspiratrice * “ figure dans quelques expressions populaires telles que :
-”Taquiner la muse “ : écrire des textes littéraires en guise de distraction et sans prétentions à la renommée .
-”Être inspiré par les muses “,”Avoir la faveur des muses “ ou “ Être l’amant des muses “ :Avoir du talent .
-”Cultiver les muses “: Se livrer à des études littéraires .
3)Employé comme nom commun le mot peut qualifier le genre de littérature d’un pays ou le style d’un auteur : “ La muse de l’Italie “ , “ La muse de Rousseau “ ....mais dans cet emploi il est vieilli .
4)Leur nom a,en outre, été souvent utilisé soit dans des évocations littéraires , soit dans le nom d’associations , d’organismes à vocation littéraire , historique , musicale, de librairies et même en gastronomie ou la « Muse verte « est l’absinthe ou une variété de pastis etc ...
Il figure en outre dans nombre de titres d’ œuvres littéraires comme par exemple :
“Les neuf muses “ de Francisco Quevedo (circa 1640 ) ,”Le dictionnaire des muses “ de Mmes de Scudéry,de